Le président Emmanuel Macron vient d’annuler sa visite au Mali programmée lundi et mardi prochains. Les autorités françaises justifient la décision par la pandémie de Covid 19. Et les observateurs ajoutent des divergences profondes avec la junte militaire de Bamako au sujet du format de la réunion au sommet prévue lundi avec son dirigeant.
Des arguments qui tiennent sans nul doute la route. Une terrible 5ème vague de la pandémie frappe le monde, et les autorités de Bamako sont en mauvais termes avec celles de Paris, et avec la CDEAO, invitée pour prendre part au sommet.
Dans ce contexte défavorable, qui n’échappe à personne, pourquoi ne pas s’assurer de toutes les garanties pour le bon déroulement de la visite du Président de la République français au Mali avant de l’annoncer?
Cette annulation, subite et surprenante, donne le sentiment d’un tâtonnement de plus dans la politique africaine de l’Elysée. Celle-ci peine effectivement à trouver ses marques au point qu’elle nous fait songer à l’analogie suivante :
Si le Mali et le Sahel sont instables, leur plus grand allié en Europe l’est aussi.
Le président français se vante de vouloir suivre une politique « décomplexée », en rupture totale avec les influences du passé néocolonial. Sauf qu’il n’arrive pas à se démarquer franchement de la « Françafrique ». A défaut de proposer d’autres voies, il essaye plutôt de la couvrir d’un nouvel habillage qui sied aux nouvelles générations africaines.
Toutefois, la manœuvre a montré ses limites lors du « Sommet Afrique- France de Montpelier. Il en résulte une inconstance dans le discours et l’action du président Macron. Ses maladresses verbales envers l’Algérie, en octobre dernier, en sont une illustration. Sa stratégie au Sahel, marquée d’hésitation et d’instabilité, risque d’être encore plus lourde de conséquences.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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