"Il y avait deux jeunes d’origine égyptienne qui s'apprêtaient à commettre un attentat", a affirmé Gérard Collomb. Le ton était grave, à limage de la dangérosité de l’information révélée il y a deux jours par le ministre d’Etat français, ministre de l’intérieur.
Une affirmation hâtive !
Sauf que les faits vont montrer qu’il y a un manque de rigueur dans ces propos : l’un des deux Egyptiens a été libéré aussitôt après son interpellation et mis hors de cause. Monsieur le Ministre aurait donc dû attendre avant le condamner. Peut-être que le concerné est en droit de porter plainte contre lui pour diffamation. En tout cas, une mauvaise sortie médiatique de la part du Ministre. Elle n'est cependant pas la première dans ce domaine.
Un précédent...
En mars dernier, Gérard Colomb avait fait une déclaration sous le feu de l’action tout aussi discutable. C’était lors de la prise d’otages du marché SUPER U de Trebes, dans l’Aude. Aussitôt après la neutralisation du terroriste, abattu par le GIGN, le ministre avait affirmé quil s'agissait d'un jeune qui n’était pas radicalisé et qui a agi seul. L’enquête montrera qu’il n’en était rien : Radouan Lakdim appartenait bel et bien à l’EI et certains membres de son entourage ont été arrêtés par la police, tandis que sa radicalisation était déjà connue de la police qui l'avait fiché "S" et "FSPRT" bien avant son passage à l'acte.
Se mettre en première ligne, c'est risqué!
Gérard Colomb fera certainement mieux d’éviter les déclarations hâtives, comme nous l’avions déjà souligné lors de l’opération du marché SUPER U de Trebes. Pourquoi ne s'inspirerait-il pas du procureur de Paris François Molins qui est devenu une vraie star de la communnication de crise en matière de terrorisme? Les conseillers com. du ministe trouveront certainement de ce côté de bonnes recettes médiatiques. En attendant, Gérard Colomb devrait peut-être faire preuve de prudence en évitant de se mettre trop souvent en première ligne, déléguant les missions d'informqtion factuelle à des collaborateurs plus indiqués que lui pour les tâches de communication de crise.
Colonel (e/r) El Boukhary Mohamed Mouemel
Président du COTES
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