Depuis toujours, beaucoup d'acteurs politiques s'activent et rivalisent d’imagination pour prendre des raccourcis pas toujours très glorieux. Les notres n'y échappent pas. Nous avons décrit certains de ces rccourcis il y a plus d'un an, dans Mauriactu.
Pour faire face à l’usure du temps, les politiciens à court d’idées constructives, qui se livrent à ce genre de méthodes, procèdent à des mues en cherchant des arguments, simplistes et souvent malsains, susceptibles à leurs yeux de faire recette. Rapporté au pays cela me fait quelques soucis.
Effectivement, aujourd’hui, tout indique que, pour faire peau neuve, certains hommes poltiques de chez-nous, notamment dans l’opposition dite « radicale », explorent toutes les pistes pour puiser des ressorts d’envol dans les débats et controverses au sujet du référendum constitutionnel en cours de préparation. Mais ce n'est pas ce qui pose problème. Bien au contraire !
Je trouve qu’ils ont raison de chercher un nouveau souffle, car j’ai le sentiment que notre opposition en a vraiment besoin, au point que j’éprouve une compassion profonde pour plusieurs de ses leaders qui cherchent non sans peine à occuper la scène publique et à gagner en crédibilité. Mais malheureusement je ne ne suis pas du tout certain qu’ils sont franchement sur la voie qui y mène.
En effet, le salut de l’opposition passe dans notre pays par le l’abandon par de grands tenors, qui bougent sous son drapeau, d’un certain langage, maximaliste et désuet, qui l’enferme dans la confusion et l’incompréhensibilité avec tout ce que cela entraine pour elle comme échec, et en termes de mauvaise image. Elle en a souffert fréquemment, plus particulièrement lors des échéances électorales et des dialogues politiques nationaux à caractère inclusif. Elle court ce risque de nouveau maintenant.
Pour l’éviter, la priorité pour elle dans les circonstances actuelles doit être l’adoption d’une attitude constructive qui tranche complètement avec ses habitudes et pratiques passées. Cela passe par proscrire l’emploi abusif du mot boycott et tout ce qui s’y rattache. A la place, respecter l’adversaire, se mesurer à lui dignement et développer une culture de bon perdant doivent constituer les principes fondateurs de son action politique.
Telle est la seule voie qui vaille pour une opposition réellement démocratique ; une opposition crédible, digne de diriger un jour son pays. Il est temps que la notre s’y engage sérieusement.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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