Mes contacts avec feu (al marhoum) Ely Ould Mohamed Vall, l’ancien chef de l’Etat durant la transition politique 2005-2007, qu’Allah aie son âme, n’étaient pas très fréquents. Ils se limitaient de fait, à quelques rares exceptions près, à des rencontres à caractère officiel que requéraient des questions de service liées à mon travail d’officier de l’armée nationale et à ses hautes fonctions: d'abord à la tête de la Sûreté nationale, puis au sommet de l’Etat. En dehors de ce cadre professionnel, j’ai eu une seule fois l’occasion d’échanger avec lui. Et c’était à distance, alors que lui et moi nous n’étions plus dans le service public.
Suite au dialogue satirique, objet de l’image suivante, il m’appela au téléphone et me dit, en ma qualité de responsable du site mauriactu qui a publié le document :
« Mon colonel, je ne sais pas qui a écrit ce dialogue imaginaire, et je ne tiens pas à le savoir. Mais j’apprécie beaucoup son sens aigu de la sature.
Je me permets cependant de formuler une observation à l’ intention de l’auteur : si j’étais à sa place, c’est-à-dire si j’étais aussi imaginatif et doué pour la satire, je ferais de telle sorte afin que mon parti pris ou préférences politiques soient exprimés de manière moins flagrante. Mais ça, c'est ma méthode à moi. Chaque personne a son propre style, sa manière de faire (...).
Je souligne aussi que ce qu’il m’a fait dire est loin de mes préoccupations. »
Je lui répondis, en lui posant la question :
« Monsieur le Président, aimeriez-vous que l’on publie ce que vous venez de me dire comme droit de réponse de votre part ? »
« Non, pas du tout ! Loin delà », me répondit-il rapidement, sur un ton catégorique.
Et il ajouta :
« Durant ma vie j’ai toujours accordé, peu d’intérêt à ce que l’on raconte sur moi, et je ne changerai pas (...). Car j’estime que c’est le prix à pyer pour le statut de personnage public que j’ai choisi. Peut-être qu’après ma disparition, les auteurs auront des cas de conscience ou qu’ils n’en auront pas. C’est leur problème. En tout cas moi ce n’est pas le mien(…) et je les pardonne. »
Hier facebook m’a rappelé ce souvenir d’Ely Ould Mohamed Vall, paix à son âme, en me proposant de publier l’image support du débat imaginaire. J’ai accepté la proposition.
En y rajoutant les présents extraits de l'échange que j’ai eu avec al marhoum, j’ai voulu témoigner de la perspicacité de son regard quant au rapport à entretenir avec la presse et les moyens de communication moderne. رحمة الله عليه
El Boukhary Mohamed Mouemel
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