Le dialogue finit toujours par s'établir. Pourquoi des politiciens, des intellectuels ou d’autres catégories de « faiseurs du monde » cherchent-ils parfois à l'entraver, à le retarder ou à le vider de sa substance ?
C'est vrai que le dialogue est par essence multiforme, qu’on ne le perçoit pas de la même manière. Il est cependant là, présent en nous, duel ou complémentaire.
Il court toutefois des risques gravissimes quand on cherche par tous les moyens à le taire, à l’enfermer, à l’étouffer. La parole devient alors « non parole, une parole inachevée, une parole qui ne dit pas, une parole monologue, mur, frontières », comme le dit si bien Mariem Mint Derwich sous le titre « l’entre paroles », en analysant sous sa plume poétique ce genre de dialogue mal assumé.
Pour faire face à ce danger, omniprésent au demeurant, qui fait peser sur le dialogue le risque d'aller droit au mur, il faut donner la parole aux mots politiques. Les vrais ; c’est- à- dire, développer des discours porteurs de visions, d’ambitions pour le pays.
Il s’agit de formuler des mots profonds qui interpellent, qui convainquent les amis et forcent le respect et l’estime des adversaires. Il faut bâtir des discours qui sortent des sentiers battus, qui montrent les bonnes choses qu’il y a derrière les maux inhérents aux dialogues en gestation difficile, comme celui qui peine actuellement à sortir des entrailles de nos politiciens.
Certes, ce dialogue finira par naître et grandir, sous une forme ou sous une autre. Mais il doit rapidement trouver ses marques qui balayeront brouillards et obstacles en permettant à la diversité d’exprimer toutes ses vertus. Des vertus qui constitueront un vrai gage de réussite auquel doivent contribuer tous les acteurs.
Pour ce faire, tous doivent se dire « ça suffit de se chamailler ! Ecoutons-nous les uns les autres; partageons les idées». Que ceux qui tardent jusqu’à présent à le faire rejoignent vite le mouvement dont le départ imminent ne doit plus être retardé.
EBMM
category:
