Ne chercher pas dans le dictionnaire Larousse ou dans le Petit Robert pour trouver des synonymes ou des illustrations pour des mots comme: haïr ou détester. Regardez plutôt du côté des animateurs de la scène politique nationale.
Un compatriote, écrivain et analyste, s’est livré au jeu. Sa moisson donne le frisson : aucune catégorie d’acteurs politiques n’échappe à son coup de gueule.
Il faut dire qu’entre bouffon, serviteur ou ennemi, il, n’a pas hésité à annoncer son choix dans un papier précédent. Il le confirme de nouveau, en le mettant en pratique.
La rédaction
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Haines. Outrages. Désamours.
Je suis écœuré. Pour des vétilles, nos compatriotes s’étrillent lamentablement au point que, au lieu de faire preuve, ne serait-ce qu’une fois, une seule fois, de délicatesse, ils poursuivent dans leur œuvre de nuisance réciproque.
Me voilà, bien contre mon gré à lire des choses que j’aimerais ne pas lire, et je me fais violence, car je tiens à savoir à quoi s’occupent les intellectuels, les journalistes, les politiques, les écrivains de mon pays.
Il est vrai que les haines sont multiples de la multiplicité de leurs objets.
Les intellectuels de la gauche détestent les islamistes. Les nationalistes panarabes haïssent les nationalistes panafricains. Les nationalistes haratines exècrent les traditionalistes. Les conservateurs abhorrent les progressistes.
Le hic, c’est que, chez nous, la gauche est naturellement progressiste, mais bien des gauchistes, s’embourgeoisant, deviennent conservateurs.
Les panarabes, tantôt élitistes, tantôt populistes, se frayent un chemin avec la bénédiction des ennemis d’hier, que l’on croyait pourtant ceux de toujours.
Les haratines, convertis au réalisme politique, se nourrissent d’ambitions inadvenues sans une alliance avec le diable.
Les progressistes, se croyant immunisés, se mêlent aux conservateurs.
Le cœur lourd d’acrimonie pour autrui, les islamistes honnissent tout le monde.
Les ambitieux, à l’égal des pique-assiettes, qui ne s’affectionnent guère, s’abominent mutuellement. Les intellectuels se répugnent les uns les autres.
Vous avez compris, c'est un vrai bazar, personne de ces ci-devant sieurs n'étant constant, pas plus dans ses anciennes amours que ses désamours tout nouveaux! Les frontières, toutes les frontières sont poreuses.
Une première raison tombe du ciel. À tort ou à raison, peu importe. Demandez le ciel, qui en est l’origine ou encore la terre, qui en est la destination. Mais, pas moi, car je n’en sais rien.
Une deuxième vient en réplique à la première que personne n’explique.
Et voilà, c’est parti pour une guéguerre qui n’en finit pas. Résultat : ce Facebook que l’on voudrait pétri d’amour, de respect, de commerce facile, de bon goût, de délicatesse, d’amitié, de bonne compagnie, est pollué par ceux-là mêmes dont on espère mieux que cette ingéniosité à faire mal à son prochain, à coups de haines, d'outrages et de désamours, fût-ce à tort ou à raison, peu me chaut.
Nous avons mieux à faire, passons.
Par : Med Yahya Abdel Wedoud
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