« Nimalne (Tagant), , 24/10/2015 - Le 109ème anniversaire de la bataille historique de Nimalane, chef lieu de la commune de Tensigh (Tagant), a été commémorée samedi par une manifestation culturelle et artistique grandiose destinée à revivre la mémoire des martyrs qui ont sacrifié leur vie pour la défense de l'honneur et de la patrie".AMI.
La commémoration de ce type de faits historiques, liés à la pénétration coloniale dans notre pays, et à l’opposition armée rencontrée par celle-ci, fait aujourd’hui partie intégrante de la politique de l’Etat. Les autorités répondent ainsi à une demande forte exprimée depuis l’indépendance par nos élites.
Maintenant que ces aspirations profondes rencontrent un écho favorable auprès de l’autorité publique, des voix divergentes s’élèvent, présentant les mêmes faits sous un angle de lecture complètement différent. On se souvient par exemple de la controverse suscitée depuis août dernier par l’article d’Oumar Ould Beibacar à propos de la bataille d’Oum Tounsi (1932). L’interprétation qu’il en fait a en effet surpris énormément de gens dont je fais partie d’une certaine façon.
Oui, je ‘’relativise’’ mon degré d’étonnement, car je connais depuis très longtemps le franc parler qui caractérise ce promotionnaire et ami de grande valeur intellectuelle, connu également pour ses qualités humaines. Toutefois, à propos du sujet en question, j’ai eu beaucoup de mal à le suivre dans son raisonnement, qui me semble parfois empreint de charges émotionnelles, idéologiques ou politiques.
S’agissant de l’interprétation la de la bataille de Niemlan, dont on vient de commémorer le 109ème anniversaire avec fierté et solennité, comment devait-elle être perçue elle aussi ? Cette commémoration doit-elle s’inscrire dans le même registre de controverses qui ont surgi avec le papier de mon ami Oumar au sujet de l’attribution du nom ‘’d’Oum Tounsy’’ au nouvel aéroport de Nouakchott ?
En ce qui me concerne, je ne le souhaite pas, estimant que certains aspects de notre histoire nationale ne doivent pas être objet de mise en doute. La lecture faite par le Ministère de la culture et ses partenaires dans l’organisation de l’évènement va justement dans ce sens.
Mais d’un autre côté, quand je me rappelle que dans l’écriture de l’Histoire, ‘’il y a autant ‘’d’histoires’’ que d’historiens’’, je ne serais pas étonné de voir des faits historiques quasi sacrés pour une nation devenir ‘’discutables’’ ou négatifs pour certaines de ces propres élites.
Il s’agit là d’une flexibilité qui caractérise l’approche historique et plus généralement toute reflexion saine. Quel que soit le camp où l’on se trouve, politique ou idéologique, nous devons savoir la maîtriser, surtout quand il s'agit de questions sérieuses et sensibles qui touchent la nation.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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