Les montants n'ont pas été revélés, mais il est certain que la facture ne doit pas être négligeable. A en croire la presse internationale, l'homme d'affaires mauritanien Mohamed Ould Bouamatou met la main à la poche pour soigner son image. Mais le public qu'il vise en premier lieu n'est pas ses compatriotes, mais l'Occident.
Telle est la signification d'un marché revelé par Jeune Afrique (JA), que l'homme d'affaires aurait signé avec le groupe publiciataire Havas Worlwide. Un groupe internationl avec 233 agences réparties dans 75 pays en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Afrique du Nord et en Asie.
Cependant, ses produits sont totalement méconnus en Mauritanie malgré que par le passé, l'Etat a fait appel à ses services à deux périodes différentes, selon JA : d'abord sous la présidence de Sidi Ould Cheikh Abdellahi, puis à la demande de la Banque centrale en 2014. Mais dans les deux cas, aucun écho des actions de Havas Worlwide n'a été perçu dans le pays, au niveau de l'opinion publique.
C'est dire que ceux qui font appel à ce groupe, comme Bouamatou, n'ont pas pour première cible le citoyen mauritanien. Ce qui, d'ailleurs, correspond assez bien à la vision stratégique en matière de communication de l'homme d'affaires et opposant mauritanien. L'explication: Bouamatou fait partie de la frange de l'élite mauritanienne la plus influencée par la culture occidentale, d'après ceux qui le connaissent bien.
Porter l'effort sur l'Occident, en ciblant des décideurs et certains relais d'opinion influents, est plus rentable selon sa philosophie "d'occidentalisé" que de s'adresser à ses propres concitoyens. Ce qui n'exclut pas son utilisation de médias et rélais d'opinion locaux.
Toutefois, le gros des dépenses financières, que Bouamatou engage pour soigner son image de marque et pour nuire à celle du régime mauritanien, va à l'étranger. Les bénéficiares: Havas Worldwide, Sherpa, Monde afrique, Fondation pour l'égalité des chances en Afrique...
Seulement, pourqu'il y'ait retour sur investissement dans ce genre d'activité hautement sensible, où les mots "politique" et "argent" ne font pas toujours bon ménage, il ne suffit pas de sortir l'argent. Il faudra également penser à la façon dont sont utilisés les fonds et à la consistance du message à véhiculer.
En effet, sur ce type de communications politiques "commandées", les soupçons de corruption planent souvent. Celle de l'homme d'affaires et opposant mauritanien, est-elle à l'abri de ce genre de risque? Le doute est permis, selon certaines sources médiatiques dont le JDD qui a consacré un article à la question: "l'étrange affaire de Sherpa". Un papier auquel a répondu avec virulence le site Mondafrique qui est très proche de Bouamatou.
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"Mauritanie : Bouamatou mise sur Havas pour soigner son image
Mohamed Ould Bouamatou, en conflit avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, son cousin, a confié la gestion de son image à Havas Worldwide.
En guerre ouverte avec son cousin, le chef de l’État mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, Mohamed Ould Bouamatou soigne son image. L’homme d’affaires a choisi Havas Worlwide (ex-Euro RSCG) pour le représenter. Une agence présidée par Stéphane Fouks, qui a travaillé pour Dominique Strauss-Kahn, ex-patron du FMI et par ailleurs proche de Bouamatou.
Euro RSCG avait déjà œuvré pour l’État mauritanien sous la présidence de Sidi Ould Cheikh Abdallahi en 2008, mais Ould Abdelaziz avait par la suite refusé d’honorer ce contrat. Depuis, cette agence a toutefois mené une mission pour la Banque centrale qui s’est achevée en 2014."
Source: Jeune Afrique
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