En Mauritanie beaucoup de gens se trompent, en pensant que le FNDU (Front National pour l’Unité et la Démocratie) est l’opposition. C’est vrai cependant qu’il s’agit d’une composante de l’opposition qui se distingue nettement des autres formations politiques. Sa vision politique se résume en un mot : non.
Un « non » fort et catégorique qui constitue une réponse absolue à tout : non aux élections législatives, non aux élections présidentielles, non au dialogue politique inclusif, non à ses résultats, non au référendum constitutionnel…
En fait, l’action de cette opposition que l’on qualifie chez-nous de « radicale », ne se limite pas à un « non pacifique ». En cela, elle est différente du comportement des 57% d'abstentionnistes français qui ont boudé les élections législatives de dimanche passé.
En France comme ailleurs, ceux qui refusent d’aller voter font leur choix calmement, sans faire trop de bruit. Mais quand certains parmi eux "gueulent", comme l’a dessiné Alex, ils me font penser à notre FNDU.
En effet, notre opposition radicale est très simple à décrire. Son action et sa philosophie politiques se révèlent à travers la seule chose qu’elle sait faire : râler.
Elle essaye de faire beaucoup de bruit afin de déstabiliser le régime en place et de prendre le pouvoir. Mais son approche reste totalement inaudible.
Pour arriver à ses fins, sa stratégie manque terriblement de lisibilité : elle ne veut pas passer par la voie des urnes, désapprouve les coups d’état militaire et désespère de parvenir à son but au moyen d’une révolte populaire après avoir essayé vainement de copier le « printemps arabe ».
Comme programme d'action politique et comme modes opératoires, il ne reste plus alors à cette opposition dite "radicale" que baycoter et gueuler afin de donner des signes de vie. Jusqu'à quand persistera-t-elle dans une telle stratégie de survie qui est non seulement contreproductive, mais de surcroît suicidaire?
El Boukhary Mohamed Mouemel
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