Contrairement à l’apparence tapageuse de son troisième congrès organisé en cette fin d’année, Le parti Tawassoul est loin d’être le perdreau de l’année. Loin s’en faut. Son cheminement politique , historique et présent, révèleun suivisme aveugle de la nébuleuse islamiste internationale qui l’a conduit dans des erreurs structurelles, des défaillances, des revirements opportunistes dans ses positions.
Historiquement d’abord, sa farouche campagne menée à tambour battant en 2011 sous le nom élogieux de « Printemps arabe » lui a été politiquement fatale, en raison des soubresauts, des déceptions et des déconvenues que ce slogan a suscitées dans le monde arabe ; une véritable catastrophe qui a réveillé les vieux démons dormants et ressuscité les clivages toujours prégnants dont les dramatiques conséquences ont déstabilisé certains pays, mis en ruine d’ autres ; à tel enseigne que personne ne peut prédire aujourd’hui, sept ans après son début, la fin de ce chaos destructeur.
Une campagne qui lui a été surtout fatale en Mauritanie, car dans un pays, comme le nôtre, dont le tissu social est encore fragile, où les identités meurtrières comme la tribu, la région, l’ethnie, sont encore vivaces, les conséquences d’une telle secousse allaient être, ce qu’à Dieu ne plût, désastreuses pour notre intégrité territoriale et notre unité nationale. Et il a fallu toute la perspicacité politique et l’intransigeance du président Mohamed Ould Abdel Aziz pour contrecarrer ce courant de déstabilisation savamment menée par Tawassoul et ses jumeaux de l’opposition extrémiste.
L’erreur infantile de Tawassoul a été de considérer, en raison de son suivisme idéologique, les réalités politiques, sociales et économiques identiques dans tous les pays arabes en 2011. Il est des pays qui vivaient une sorte de vide abyssal dans les domaines politiques et socio-économiques et qui constituaient par conséquent un terrain favorable pour les soulèvements. Alors que d’autres, comme la Mauritanie, la situation était radicalement différente.
La Mauritanie qui a commencé sereinement, en 2008, trois ans avant le déclenchement du « printemps arabe », ses propres changements politiques par la décision éminemment courageuse et noble de fermer l’ambassade de l’état sioniste ; et par la mise en œuvre d’un ambitieux programme politique et socio-économique initié par le président Aziz, et qui a permis, de fil en aiguille, une véritable révolution copernicienne dans notre pays.
Aujourd’hui et en dépit des réalisations irréfragables obtenues par la Mauritanie dans tous les domaines, le parti Tawassoul persévère dans sa ligne politique nihiliste et dans sa conception politique utopique qui le renferment dans les errements du populisme le plus plat. Le déni des réalités, la vindicte à la petite semaine, la parole verbale, les slogans creux, le refus obstiné du dialogue national inclusif sont les piliers sur lesquels repose sa stratégie politique actuelle.
Mais ils ne savent pas, par étroitesse d’esprit et par suivisme idéologique, que la politique est une pensée et des principes que les citoyens jugent, non pas comme une aura sacrée ou des promesses fallacieuses qui ne reposent sur rien, mais sur des actions palpables qui améliorent leur situation quotidienne.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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