Je n'ai pas inventé l'aiguille, encore moins la fusée qui voyage dans l'espace sans un port d'attache autre que l'air. Mais aussi, je n'ai pas inventé le fusil qui tue, tout juste la poudre pour honorer mes dieux dans mes temples, que d'autres ont utilisée à d'autres fins. Je n'ai pas inventé le canon qui propulse les boulets ni la bombe qui explose.
Je n'ai pas inventé les guerres et même si j'ai pratiqué l'esclavage, il y a plus de deux mille ans que j'ai appris la place de l'esclave, qu'on me traîne de continent en continent, la chaîne au cou ou aux pieds. On m'a attribué toutes les tares, tous les défauts, tous les malheurs. La couleur du diable et de Satan est la mienne, tandis que tout ce qui reflète le bonheur et la joie est de celle des autres.
Les seules choses que j'offre au monde sont les chants et les danses, la beauté et l'amour, prêt à sourire à mon oppresseur d'hier, allant même jusqu'à vouloir m'identifier à lui, épouser ses us et coutumes, sa façon de vivre. J'ai renoncé à mes croyances pour les siennes, allant même au de la de ses pratiques.
Je suis noir, la couleur d'origine, celle de l'encre pour écrire, celle de la nuit qui cache les fautes et les défauts, celle du lieu vers lequel se tournent tous les visages du monde 24/24 pour adorer le créateur de l'univers.
Bakary Waiga
Source : Bakary Waiga (face book)
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