Les menaces auxquelles fait traditionnellement l’espace aérien d’un pays ou d’une région sont les engins et appareils aériens de l’ennemi ainsi que sa DCA (armes antiaériennes).
Cependant la ‘’mise en quarantaine’’de l’espace aérien du Sinaï et de l’aéroport de Charm el Cheikh, par de plus en plus de compagnies et de pays, risque de modifier la donne : la vision de la sécurité aérienne dépend également, et pour beaucoup, de tout le segment sol qui a trait aux vols. C’est ce qui découle des mesures conséquentes au crash de l’Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet
En effet, la piste de l'attentat semble désormais privilégiée pour expliquer ce crash. Cette hypothèse est depuis aujourd’hui à '' la une'' des medias internationaux : CNN, BBC, Al Jazeera, RFI, France 24…Le Figaro, etc. l’évoquent tous, en reprenant des propos ou déckarations émanant de hauts responsables politiques ou sécuritaires anglais et américains.
Le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond a réaffirmé, ce jeudi, qu’il était fortement probable qu’une bombe ait été placée à bord de l’avion russe et que le groupe Etat islamique soit responsable du crash samedi dernier. Selon le gouvernement, ces informations émanent des agences de renseignement américaines et britanniques. « L'EIIL-Sinaï (la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique) a revendiqué la responsabilité du crash de l'avion russe. Il l'a fait juste après la catastrophe. Nous avons examiné l'ensemble des informations, dont cette revendication, mais aussi beaucoup d'autres, et avons conclu que c'était hautement probable », explique le ministre.
« Nous ne pouvons pas attendre les résultats de l’enquête, nous devons agir dès maintenant, parce qu’un nombre important de touristes britanniques se rendent à Charm el-Cheik, ajoute M. Hammond. 3 500 touristes britanniques devaient gagner cette ville aujourd’hui. Nous pensons qu’il y a une forte probabilité qu’un engin explosif se soit trouvé à bord de l’avion russe et qu’il ait causé le crash. Si cela s’est vraiment produit, cela signifie qu’il y a eu un disfonctionnement quelque part. Par conséquent, si nous estimons qu’il y a une forte probabilité que cela se soit produit, nous devons examiner les procédures des compagnies aériennes et des services de sécurité de l’aéroport, pour comprendre comment cela a pu se produire. ».
De l’air côté, les Américains vont dans le même sens : il est «hautement probable» qu'une bombe soit à l'origine du crash de l'avion russe dans le Sinaï égyptien, a indiqué mercredi un responsable américain. Commettre ce genre d'attentat est «quelque chose que le groupe Etat islamique cherche à faire», a-t-il également souligné. L'EI avait affirmé avoir fait tomber l'avion.
Les chaînes de télévision américaines CNN et NBC, citant également des responsables américains, ont avancé que le crash avait été provoqué par une bombe posée à bord de l'avion par des djihadistes de l'EI. «Le sentiment définitif, c'est qu'il s'agit d'un engin explosif dans un bagage ou quelque part dans l'avion», a déclaré un responsable anonyme du renseignement américain à CNN.
Plusieurs pays et compagnies au nombre croissant ont suspendu leurs vols en direction de Charm el-Cheikh et au dessus du Sinaï. C’est dire que l’espace aérien dans cette zone est désormais considéré comme incertain. Il est exposé à la menace terroriste, une menace qui vient d’abord de la terre, des aéroports : zones d’embarquement, passagers, employés, infrastructures…
Des mesures sont en train d’être prises par les autorités égyptiennes en collaboration avec les Britanniques pour renforcer la sécurité dans et autour des aéroports, notamment à l'aéroport international de Charm el-Cheikh. Le même genre de précautions est appelé à s’étendre à beaucoup d’autres aéroports, non seulement en Egypte, mais égale:ment dans le monde.
En Afrique, et aux pays du Sahel en particulier, une telle vigilance s’impose plus que jamais. La vision sécuritaire de la Mauritanie doit aller dans le même sens pour accompagner l’évolution de la sécurité au niveau des aéroports, des services et infrastructures qui s’y rattachent. Mauriactu.