L'exposition, La grange Bihorel, que j’observe actuellement à partir de mon lieu de résidence en Mauritanie, réveille en moi des désirs ardents qui remontent à plus d’un an. Ils se sont exprimés à propos d’autres rivages que j’ai observés à distance également. C’était en mai 2015 alors que j’étais à Pékin en Chine.
A l’époque, Ysabelles Roby-Petrél figurait parmi les auteurs. Depuis, ses toiles continuent de m'interpeller. Riches en couleurs, elles me parlent profondément sans que je ne sache vraiment pourquoi!
D’ailleurs pourquoi dois-je chercher à comprendre pour quelle raison des tableaux me plaisent ?
En effet, nul n’est tenu d’expliquer ou de justifier son amour ou sa préférence pour telle œuvre ou tel auteur, à moins qu’il ne soit un critique ou professionnel de l’art appelé à se prononcer dans le cadre de lexercice de sa mission. Par contre, dire ses sensations, simplement, beaucoup de fans – ou même des novices- y trouvent du plaisir. J’en fais probablement partie.
... j'en rêve !!
11 mai 2015, 07:33
Je ne pourrai pas y être. Et pourtant j’en rêve. Durant ce vernissage du 13 au 29 du mois courant au Centre Culturel André Malraux de Rouen, moi je serai à Pékin, à plus de 8000 km du lieu de l'exposition. Une fois de plus, je vais suivre à distance un événement artistique qui me plait.
Cependant, j’ai cette fois-ci une consolation qui n’est pas du tout maigre : même de loin, les évocations et reflets profonds que dégagent les couleurs et formes abstraites créées par Ysabelle Roby-Pétrell vont me parvenir. Les images ou échos de ses toiles, généralement très peu figuratives, viennent du fond de l'âme, parlent, interpellent…défiant les distances géographiques et passant outre les limitations et frontières thématiques rigides liées à la représentation des objets matériels.
Ce sont en effet des vagues d’émotions, des vents de sensations, qui soufflent, comme de l'air frais, ignorant les contextualisations souvent réductrices de l'œuvre artistique. À la fois doux et forts, ils vous emportent loin dans le rêve dès que médias ou NTIC en rendent compte. Ils le font énergiquement mais sans brutalité, comme un agréable tourbillon qui vous couvre de ses couleurs bleutées, vous amenant sous ses ailes dans un envol d'oiseau.
Mais moi, ces échos de rêves d'artiste, venus via des supports numériques de télécommunication, me donnent davantage d’envie de proximité physique. J’ai hâte de satisfaire matériellement trois besoins concrets, que suscitent en moi les tableaux de cette belle et talentueuse créatrice plasticienne :
- voir ses œuvres de mes propres yeux, comme elles sont nées, créées par les doigts habiles d’Ysabelle elle même, et non seulement filmées, photographiées et transmis par des appareils ou équipements technologiques, performants soient-ils ;
- caresser ces toiles de mes propres doigts avec affection, comme elle le fait en y mettant totalement son cœur lorsqu'elle y travaille ;
- en accrocher chez moi, sur les murs de ma maison et/ou sur ceux de mon bureau, tout en partageant l'esthétique et le sens de ces objets d'art avec les miens et les gens de mon environnement.
El Boukhary Mohamed Mouemel
category: