Un vieillard de 86 ans, qui voulait du bien à tout le monde, vient d’être tué de la façon la plus abjecte, la plus atroce qui soit. C’était il y a 4 jours dans une église en Seine-Maritime dans le nord de la France.
L’abbé Jacques Hamel était apprécié au-delà de la communauté catholique, notamment chez les musulmans,
Il faisait partie d’un comité interconfessionnel avec l’imam Mohammed Karabila, président du Conseil régional du culte musulman de Haute-Normandie.
Mais en plus de ses activités d’ordre culturel et idéologique pour le rapprochement entre les religions, ce prêtre français octogénaire soutenait et aidait généreusement les musulmans. Il leur prêtait des salles, il s’est investi beaucoup pour les aider à obtenir auprès de l’église, à titre gracieux, un terrain pour la construction d’une mosquée…Il était à leur écoute, comme il était à l’écoute des catholiques et de tout le monde
Alors qu’il priait.dans sa paroisse, il y finit ses jours le mardi passé, lâchement assassiné, égorgé, et ce « au nom de l’islam », prétendent ses meurtriers.
Quoi de plus répugnant, de plus révoltant pour nous musulmans, que ce crime abject !
Quoi de plus dangereux aujourd’hui pour l’islam, que ces assassins !
On risque - hélas! - de masquer, ou de diluer cette vérité dans des incertitudes langagière à cause d’un abus : on colle à tort l’épithète « islamiste » à ces meurtriers pour dire, comme eux le revendiquent, qu'ils agissent au nom de l'islam, risquant de semer la confusion dans l’esprit de pas mal de gens: ils n'agissent pas au nom de l'islam, ils le détournent, le dénaturent, le défigurent... Ils lui portent le plus grand préjudice.
Pour éviter tout amalgame entre terrorisme, violence et islam, il faut chercher un mot qui ne fait pas référence à l’islam afin de caractériser de façon distinctive les assassins de l’abbé Jacques Hamel, un mot qui n’établit aucun rapport sémantique entre ces criminels et la religion. Ne pas le faire, c’est continuer de faire leur jeu sans le savoir.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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