J’ai lu un article paru sur les colonnes de l’organe de presse Mondafrique, une contribution qui s’intitule « les chiffres secrets de la faillite de l’économie mauritanienne » parue le 23 Juin 2016. Devant l’ampleur des faux chiffres et assertions avancés, je ne puis m’empêcher, de répondre aux fausses allégations qui cherchent à ternir l’image de notre pays et de son économie. Cet article, comme les précédents qui parlent de la Mauritanie dans les colonnes de cet organe, semble montrer au lecteur, assez éloquemment, les vraies intensions de l’auteur.
Un air de déjà lu et entendu
Pour un organe de presse professionnel, qui se veut d’investigation, cette contribution est révélatrice d’un manque de sérieux dans le recoupement des informations et dénote une volonté de nuisance et de destruction d’un régime pourtant assis sur un socle de vertus démocratiques et de valeurs patriotiques. . Cet article est pourtant paru dans un site dirigé par un ancien du journal Le Monde, de Libération et du Canard Enchainé. Comme quoi, la recherche d’un profit vil peut entrainer un journaliste d’une grande expérience à courber l’échine, à laisser de côté son professionnalisme ou souiller sa plume.
Si le Président de la transition qu’il magnifie dans son article avait réussi sa transition, il n’allait pas recueillir 3,81% des suffrages exprimés lors des élections de 2009. En lui concédant un bilan économique et financier positif, l’auteur de l’article rame à contre-courant de la volonté populaire exprimée lors des échéances électorales présidentielles de 2009.
Les performances économiques
L’article de Mondafrique souligne « les performances exceptionnelles » de 2010 à 2014 qui se traduisent par «l’augmentation des recettes provenant des exportations » et par la multiplication du budget de l’Etat, passant de 200 milliards à 400 milliards d’ouguiya. Toutes ces performances, selon lui, ne s’expliquent que par « la hausse vertigineuse des matières premières » et à elle seule. Ce faisant, il rejette d’un revers de main les efforts consentis par les pouvoirs publics dans le domaine de la bonne gouvernance, de la transparence des industries extractives, de la modernisation de l’administration fiscale, de l’assainissement du secteur financier sans lesquels on ne peut pas parler de croissance, quelle que soit la hausse des prix des matières premières.
En 2015, en dépit de la chute vertigineuse des prix du fer, de l’or, de la détérioration soutenue des termes de l’échange et de la sécheresse qui a frappé la Mauritanie, le taux de croissance a pu s’établir à 2%. En revanche, en 2016, malgré une conjoncture encore morose à l’échelle mondiale, le PIB de la Mauritanie devrait croître de 4.2%.
L’augmentation des recettes a permis à l’État mauritanien de faire d’importantes réalisations dans bien des domaines.
Infrastructures et équipements collectifs
Au début de l’article, l’auteur a fait son entrée en matière quand il dit que « hélas, la présidence mauritanienne va dilapider cette cagnotte inespérée ». Contrairement à ce qu’il avance, l’Etat a bien utilisé cette manne financière des « années glorieuses » comme il le prétend afin de mettre en place de projets structurants pour un pays « surgi du néant » et qui cherche à se rattraper dans le domaine des infrastructures, indispensables pour son développement socioéconomique.
Entre 2009 et 2015, l’Etat mauritanien a investi, rien que dans le secteur des transports, 330 milliards d’ouguiya dont 136 milliards supportés par le budget de l’Etat.
Dans le domaine des infrastructures routières, durant cette période, la construction de 1 945 km de routes bitumés a été initiée dont 747 km déjà achevés et 1 198 km en voie de l’être.
Toujours dans le domaine des infrastructures, la construction d’un nouvel aéroport est plus qu’une nécessité, en vertu de la position géostratégique de notre pays. Ce joyau aéroportuaire d’une capacité de 2 000 000 de voyageurs par an est une vieille exigence. Devenu réalité, il répond à la norme standard, indispensable pour un pays qui veut entrer dans le concert des pays avancés. Il vise à faire de notre pays une plaque tournante pour les compagnies aériennes et de répondre aux besoins immédiats et futurs en conformité avec les normes internationales en matière d’environnement, de sécurité et de sureté aérienne dans un monde qui doit sans cesse relever le défi sécuritaire. L’auteur de l’article trouve malgré tout le moyen de fustiger cette grandiose réalisation.
Une riziculture tournée vers l’autosuffisance
Dans le domaine de l’agriculture, le creusement du chenal de Keur Macène dont il a été fait allusion, permettra d’accroitre considérablement les superficies cultivables dans la perspective d’une autosuffisance en riz. L’idée d’amener le pays vers l’autosuffisance en riz est plus que salutaire compte tenu de la place qu’occupe cette denrée dans les choix culinaires nationaux. Ce creusement est un bel exemple d’association d’expertise des artisans locaux au processus de mécanisation en cours. L’autosuffisance en riz est un incubateur de croissance en ce qu’elle permet d’épargner à l’Etat une importante sortie de devises due aux importations de riz. Aujourd’hui, le riz local satisfait à hauteur de 85% les besoins du pays.
Accès aux services sociaux de base
Les revenus financiers des « «années glorieuses » ont aussi servi à mettre en œuvre des programmes d’assistance sociale. Le peuple mauritanien a bien bénéficié et continue de bénéficier des fruits de la croissance à travers un vaste programme ambitieux d’appui aux plus démunis, à la restructuration des habitats spontanés, à l’extension du réseau d’eau et d’électricité, à la construction de nouveaux établissements scolaires… Pour ce qui est de l’accès au liquide précieux, il faut noter l’achèvement imminent d’un projet pharaonique dénommé Dhar de Néma qui permettra à terme de couvrir les besoins en eau potable des villes de Néma, d’Aïoun, de Timbédra, de Tintane, de Kiffa et l’ensemble des villages et campements situés dans cette zone. Aujourd’hui, l’approvisionnement en eau potable progresse avec 68% des ménages desservis. A Nouakchott, l’extension du réseau d’eau potable en cours d’exécution permettra un accès universel à court terme.
Indices de développement humain
Les indicateurs de développement humain mesurent l’impact des réalisations sociales engrangées par les pouvoirs publics. Ainsi, les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) ont connu un bond spectaculaire ces dernières années, avec notamment une réduction considérable de la pauvreté dans le pays. Les enquêtes sur le profil de pauvreté dénotent un net recul de la pauvreté dans les zones rurales et urbaines. Les données montrent également que l’objectif relatif à l’accès universel à la scolarisation est atteint à plus de 90% selon le dernier rapport des Nations-Unies.
Dans le domaine de la santé, grâce à une politique de construction d’hôpitaux et de mise à niveau du plateau technique, l’accès aux soins est devenu une réalité. A titre indicatif, on peut citer la réalisation de l’Hôpital Mère et Enfant, du Centre National d’Oncologie, déjà opérationnels; et la mise en exploitation prochaine du Centre National de Cardiologie, de l’Institut National d’hépato-virologie et du Centre de Traumatologie et des Grands Brûlés, sans oublier les nombreuses infrastructures sanitaires dans les villes secondaires.
Concernant le chômage, une étude récente du BIT révèle que 10% de la population active est sans emploi. Le taux surestimé de 32% avancé par l’auteur n’est donc qu’une pure machination orchestrée en réseau et destinée à berner les non avertis.
Une fiscalité allégée
La fiscalité directe est restée inchangée depuis plus de 10 ans. Mieux, l’Impôt Général sur le Revenu a même été supprimée en 2014 sans qu’une taxe nouvelle ne lui soit substituée.
Au titre de la fiscalité indirecte, une augmentation de 2% du taux de la TVA a été prononcée, la première depuis 20 ans. Cette augmentation exclut les produits de grande consommation, alimentaires notamment.
En fait, la stratégie du gouvernement a consisté à diminuer les taux d’imposition tout en élargissant l’assiette en ce que des pans entiers de notre économie échappaient à la fiscalité.
Endettement
L’auteur de l’article nous apprend que « la charge de la dette extérieure a été réduite à zéro grâce à la gestion rigoureuse d’un de ses prédécesseurs ».
En 2006, à l’instar des pays au niveau d’endettement et de développement comparables au nôtre, la Mauritanie a bénéficié de l’Initiative de Réduction de la Dette Multilatérale (IRDM). Cette initiative avait pour but de réduire le niveau de la dette des pays en développement et n’a absolument pas réduit à zéro la dette mauritanienne.
Hors dette passive, contractée au milieu des années 1970 avec des conditions exorbitantes, la dette publique extérieure, au 31 Décembre 2015, reste inférieure à 70% du PIB. Cette dette demeure saine parce que contractée principalement à des conditions concessionnelles. Le ratio du service de la dette par rapport aux revenus est resté à 10% en 2016.
Une économie sur de bons rails
Assurément, les progrès accomplis par l’économie Mauritanienne sont considérables. Elle a développé une résilience qui lui a permis de supporter des chocs violents intervenus ces dernières années.
Le rebond des prix du minerai de fer, l’expansion des capacités de production d’or et une accélération de l’exploitation gazière liée aux découvertes récentes entraîneront sûrement une nette amélioration des perspectives économiques.
Les autorités s’attellent par ailleurs à consolider la stabilité extérieure, à redynamiser les réformes structurelles afin de promouvoir la diversification de l’économie du pays et de mieux ancrer la croissance dans la sphère des pauvres.
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