Quelques heures à peine après l’annonce du succès du Brexit, une journaliste de la chaîne ITV demande à l'euro sceptique Nigel Farage, leader de l’UKIP (Parti pour l’Indépendance du Royaume Uni) :
- Ces 350 millions, pouvez-vous garantir qu'ils iront au NHS (système de sécurité sociale en Angleterre)?
- Non, je ne peux pas. Je ne ferais jamais cette promesse. C'était l'une des erreurs qu'a commises le camp du "Out" et...
- Attendez. C'était l'un de vos arguments.
- Non ça...
- C'était l'argument massue pour le "Out"! Que cet argent irait au NHS!
- C'était une erreur.
- Vous dites, après que 17 millions de personnes ont voté pour le "Out", que c'était une erreur?"
En grand manœuvrier, habitué des plateaux de télévision, Nigel Farage donne l’impression qu’il se perd en circonvolutions, et reconnait plus ou moins clairement que son parti a commis une grosse erreur pendant sa campagne en développant cet argument. Puis, il passe vite à autre chose.
Il sait que, comme arme politique de destruction massive, une telle promesse a eu des effets destructeurs sur ses adversaires opposés au Brexit. Mais l'inventeur de cette arme redoutable, lui-même, ne veut manifestement plus en entendre parler aujourd’hui. Il a certainement raison : le but atteint, les moyens "dégueulasses" qui y ont conduit comptent désormais peu. Une belle leçon de morale politique pour ceux qui se demandent : quelle ligne suivre ?
Nous Mauritaniens, ça doit nous intéresser. A en juger par leur volatilité éthique, nos partis politiques y sont réceptifs. Normalement.
EBMM
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