AMI : « Dakar, 23/10/2015 - Les travaux de la 12ème session de la grande commission mixte mauritano sénégalaise de coopération ont débuté vendredi au centre des conférences du Roi Fahd Ben Abdel Aziz, à Dakar, sous la présidence conjointe du Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine et de son homologue sénégalais, M. Mohamed Boun Abdallah Dionne.
L'agenda de la grande commission prévoit l'examen des questions portant sur la coopération entre les deux pays dans les domaines du pétrole, de l'énergie, de la santé, du commerce, du tourisme, de l'agriculture, de l'élevage, de l'équipement, des transports, de l'enseignement scientifique et de la recherche scientifique, des pêches et de l'économie maritime. »
Une question à propos de cet ordre du jour riche, qui touche à beaucoup de domaines variés et très importants pour les deux peuples : à ce haut niveau de décision, politique et diplomatique, il serait peut être temps que dans nos pays, les questions de sécurité d’intérêt bilatéral, soit incluses dans l’agenda. C’est probablement fait, mais en toute discrétion.
Cependant, l’annoncer publiquement, tout en préservant le secret d’Etat et les secrets militaires, va dans le sens de l’information de l’opinion publique. Le faire est aujourd’hui l’un des principes fondateurs des relations internationales, telle qu’on les perçoit et gère au sein dans nations développées
En ce qui nous concerne, avoir et partager des visions, allant dans le même sens, est de nature à contribuer efficacement à l’adhésion des citoyens de nos pays respectifs aux stratégies et politiques communes de sécurité et de défense. Sur ce plan, je sais par expérience que la Mauritanie détient des atouts non négligeables en matière de communication publique. Et beaucoup d’observateurs, étrangers comme nationaux, le savent et l’expriment souvent ouvertement. De ce fait, plusieurs journalistes, chercheurs ou stratégistes s’intéressent depuis ces dernières années à notre pays. Pourquoi ne pas faire valoir ces acquis dans le cadre des commissions mixtes ?
Avec les conséquences géostratégiques de la mondialisation (rétrécissement des frontières et leur porosité toujours plus forte, les enjeux de la maîtrise de l’information et les graves risques et menaces qui en découlent : infobésité et déficits informationnels…), les questions sécuritaires ne constituent plus un domaine exclusif de l’Etat.
En effet, sur des sujets très sensibles, et aux impacts médiatiques aussi larges qu’incontrôlables, comme la lutte antiterroriste et contre la criminalité transfrontalière, la surveillance et le contrôle des frontières, la coopération judiciaire, l’afflux des refugiés… l’opinion publique, de part et d’autre des frontières des Etas concernés, doit effectivement être suffisamment informée et sensibilisée. C’est le seul moyen pour défendre riverains et populations contre les préjudices de la surinformation et la sous information qui, toutes deux, alimentent et favorisent la désinformation.
Pour cela, faut-il le souligner- et y insister : le droit à l’information en matière de coopération sécuritaire, bilatérale comme multilatérale, fait partie intégrante du droit à l’information ; ce droit fondamental, global et indivisible, que stipulent Constitutions, Lois et textes réglementaires en vigueur, tant en Mauritanie qu’au Sénégal. Mauriactu.