Il a été constaté ces derniers temps, la remise au gout du jour sur la scène médiatique, de certains discours portant l’empreinte du tribalisme, du régionalisme et de l’ethnicisme ; ces vieux démons qu’on pensait définitivement ensevelis dans notre sous-sol politique et sociologique, mais dont les stigmates sont restés à l’état latent au tréfonds de l’âme de certains individus qui les ressuscitent à chaque fois que de besoin comme instruments au service de leurs besoins égoïstes. Pour ce faire, leurs discours loufoques se parent tantôt des intérêts politiques, tantôt de l’expertise sociologique, tantôt de l’érudition historique, pour ne voir de la Mauritanie, 55 ans après son indépendance, qu’un système disparate de tribus, de régions et d’ethnies naturellement hostiles les unes aux autres.
Quel écart, quel fossé, quelle immensité qui séparent la représentation foncièrement erronée de ces groupes isolés, et qui ont abdiqué toute conscience nationale, avec la perception et la réalité vécue quotidiennement par tous les citoyens.
Notre unité nationale, l’âme de notre peuple, est la première visée par ce papotage. Loin d’être ébranlée par ce discours, elle résonne plus que jamais aujourd’hui au plus profond de nos consciences parce qu’elle est solidement amarrée sur une histoire commune, sur des valeurs et un héritage communs qui fondent la singularité de notre peuple ; une unité dans la diversité plus que jamais revitalisée et consolidée sur un vouloir vivre ensemble inébranlable; une unité nationale enfin où la haine, les revendications porteuses du germe de la division, utilisées comme instruments politiques, ne sont en définitive que des cautères sur jambe de bois par rapport au programme mis en œuvre par le président, Mohamed Ould Abdel Aziz, à la satisfaction générale de tous les Mauritaniens, nonobstant leur appartenance ethnique, régionale ou tribale.
Mais il est bien connu que toute instrumentalisation politique a besoin d’un minimum de justifications, même à l’état de traces, qui les crédibilisent autant que faire se peut. Et dans le cas d’espèce, le tribalisme, le régionalisme et l’ethnicisme, ne peuvent trouver d’alibis et de justifications même timides dans la réalité mauritanienne d’aujourd’hui. Et pour causes.
Ni par l’absence de l’Etat, car pour le commun de nos citoyens, le notre aujourd’hui est fort, démocratique, assumant pleinement ses fonctions régaliennes, distributeur de la richesse nationale entre toutes les couches sociales sans exclusive aucune.
Ni par l’absence de développement, alors que le pays connait une métamorphose sur les plans socio-économiques, culturels, diplomatiques, avec comme corollaire immédiat une amélioration substantielle du niveau de vie de toutes les couches de la population, sans distinction aucune et où qu’elles se trouvent dans le territoire national.
Ni par l’existence de problèmes internes qui menacent les fondements de notre unité nationale, après le règlement définitif du passé humanitaire et la mise en œuvre de mesures multidimensionnelles complètes pour extirper définitivement les séquelles de l’esclavage.
Ni par l’absence de démocratie, alors que notre pays est pris comme exemple dans les domaines des libertés individuelles et collectives, de la liberté de la presse, des droits de l’homme et l’égalité entre tous les citoyens.
Ni par un déficit de représentation politique et administrative sur le plan national, alors que les fonctions administratives et électives de la Mauritanie offre aujourd’hui un miroir fidèle de notre diversité culturelle, sociale et spatiale fondée sur la compétence et l’expérience.
Les discours fondés sur la libération des forces centrifuges, l’exaltation des particularismes du tribalisme, du régionalisme et de l’ethnicisme, qui séparent et divisent, les Mauritaniens les refusent avec énergie.
Parce que contraires à notre histoire, à nos traditions, à notre culture, mais surtout à notre religion commune, l’Islam.
Parce que les leçons qui nous viennent de notre environnement régional et international nous dissuadent des dangers et des effets délétères de la résurgence de ces vieux démons.
Parce que, enfin, la Mauritanie y sacrifierait son héritage ; elle y compromettrait son avenir ; elle y perdrait son âme, et, ce qu’à Dieu ne plaise, son existence en tant que nation.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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