« ( …) Les filles et jeunes femmes sont affranchies et éveillées. Elles égayent par leur présence, toutes les manifestations politiques, sociales et culturelles. Elles s’habillent, se coiffent, se chaussent à la dernière mode. Leurs parents sont tolérants. La plupart d’entre ces filles, disposent d’une chambre à elle au foyer familial, dans laquelle elles reçoivent leurs copines et amis autour d’un thé, musique ou autre divertissement. Certaines fument les cigarettes, Gitanes, Gauloises ou Viking. Elles savent porter leur regard et leur choix dans la vie.
Dans ce cadre, les « dit-on » Atarois listent les jeunes hommes « Gata3 Leglayed » (épavistes de colliers ou seducteurs) en leur temps. Messaoud Ould Belkhair y était cité à l’instar de la plupart des commis de l’administration venus de leur Charg ou Guebla natal exercer à Atar vers les années 60 . Tels les officiers Bouceif, Yall, Sidina, saint Père, Sidiya, les commissaires Negib , Ly Mamadou, les enseignants yedaly, Traoré et tas d’autres. .. Messaoud avait tous les atouts pour semble-t-il pour attirer les regards de filles. Il était jeune, la vingtaine à peine, bien dessiné physiquement, teint rouge clair, carrure sportive. Il soignait sa tête avec la brillantine et la peignait sans cesse. Il s’habillait galamment. Il parlait français, travaillait pour le Makhzen (commandant de cercle, gouvernorat) et percevait un salaire mensuel. Que cherche-t-on de plus ?
48 années plus tard, quand Messoud Ould Belkhair candidat en 2009 à la magistrature suprême de l’Etat, vint à Atar dans le cadre de sa campagne électorale, il ne put retenir ses larmes après s’être rappelé sa jeunesse : « L’Adrar a marqué mon esprit et contribué à raffermir en moi l’amour de la liberté et de l’indépendance…….J’ai constaté qu’en Adrar les chérifs, les hommes de caste, les guerriers, marabouts et autres travaillent tous manuellement la terre alors que dans mon Charg natal, seuls les esclaves et Haratins font ce travail. C’est ce système social d’égalité qui a semé en moi l’idée de lutte pour les libertés et droits humains ».
Ely Salem Ould Khayar, extrait de : "LA BELLE VIE D’ATAR ET….. MESSAOUD BELKHAIR"
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