Reformer le secteur de la sécurité en Afrique en "5mn"

 Au cours du 1er jour du ‘’Forum International de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique’’, tenu les 24 et 25 du mois courant, le modérateur, l’ambassadeur et ancien ministre Ahmedou Ould Abdellah, de la Mauritanie, orientait bien les débats.

Le thème de l'atelier : « Reformer la sécurité en Afrique : quelles réponses aux défis capacitaires des armées ?’’

Les participants avaient 5mn, chacun, pour répondre à la question ; et le modérateur fut  assez rigoureux sur le ''timing''.

Voici ma réponse.

"Je m’efforcerai d’être concis et précis. Etant le dernier à avoir la parole, je soulignerai quatre points que mes prédécesseurs n’ont pas abordés .

  1.        Professionnaliser les Forces de défense et de sécurité (FDS ) ; ce qui implique :
    1. pas de milices au sein des FDS;
    2. pas de recyclage ou réinsertion de rebelles dans les FDS ;
    3. Instaurer un pass-DCA (droit des conflits armés ou droit humanitaires) à tous les niveaux de l’action militaire : dans les doctrines d’emploi des forces, dans les cadres d’ordres et procédures opérationnelles, dans les exercices tactiques, dans les opérations grandeur nature, en faire un critère d’évaluation fondamental des actions entreprises.
  2. Favoriser et booster l’inclusion du genre dans les FDS et politiques de défense et de sécurité.
  3. Prendre davantage en compte, dans les politiques de défense et de sécurité, les défis liés au changement climatique et à la dégradation de l’environnement, en s'inspirnant, dans ce domaine, des approches militaires existantes, notamment l'Agenda de l'OTAN  sur le changement climatique et la sécurité. 
  4. Penser la réforme du secteur de la sécurité en Afrique  comme faisant partie intégrante de la reforme générale des pays du Continent. Les FDS sont à l’image du pays, de la société et de l’Etat. Si ceux-ci fonctionnent correctement le secteur de la défense et de la sécurité suivra. Si, par contre, le pays et la société sont altérés par le tribalisme, l’ethnicisme, l’Etat gangréné par la corruption, le secteur de la sécurité le sera aussi, inévitablement. Le reformer doit se concevoir et être mené dans le cadre d’une approche nationale globale qui inclut et implique tous les secteurs."

Colonel (e/r) El Boukhary Mohamed Mouemel

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