Quel beau pléonasme: fête de la fête! La France et le monde en ont connu un, magnifique, qui perdure. C’était grâce Jack Lang avec la Fête de la musique.
Il y a quelques heures, Emmanuel Macron vient de proposer un autre : fête de la nature.
Seulement, la nature est gravement malade. Trop malade même, selon les rapports du GIEC[i], pour faire la fête : dégradation de l’environnement, changement climatique, raréfaction des ressources… Et tout cela à un rythme trop accéléré et difficilement réversible.
Certes, Macron manie bien les mots. Mais en a-t-il tous les secrets pour traiter ces maux ?
J’ose l’espérer, sauf que le Président candidat joue sa réélection dans quelques jours. Et pour lui, tous les slogans sont bons pour attirer les électeurs et rester à l’Elysée. Voir sous cet angle ’’sa‘’ fête de la nature ne porte pas forcément à l’optimisme.
Toutefois, on pourrait toujours essayer, en y adhérant sous deux conditions :
- donner au concept un vrai contenu écologique ;
- le sortir de la sphère politico-politicienne pour en faire une vraie vision stratégique et un thème mobilisateur sur la scène internationale.
Cette deuxième condition doit être observée partout dans le monde et se traduire dans les faits. En Afrique, plus particulièrement, nous devons en faire un critère de sélection et d’appréciation en amont et en aval de tous ce que nous entreprenons.
Tous nos projets doivent être soumis à un «pass-écolo» qui garantisse la prise en compte des besoins et impératifs environnementaux. Et à chaque étape de la conduite du projet, un bilan devra en être établi.
Nos partenaires étrangers, n’étant pas toujours trop regardants sur ces aspects, quand il s’agit de l’exploitation de nos ressources naturelles, nos gouvernants, nos sociétés civiles et nos élites doivent en permanence faire attention aux impacts environnementaux des programmes et activités menés.
Ainsi, et ainsi seulement, la fête de la nature aura un sens, non seulement pour Macron et sa campagne présidentielle, mais pour notre continent et pour l'humanité.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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