Les « droits de l'homme » est un terme trop galvaudé. La notion est trop vague, trop variable, regorge d'imprécisions et de paradoxes, suscite autant de convoitises que de suspicions…
A haute valeur ajoutée sur le plan moral, la thématique est toutefois facilement « instrumentalisable » à des fins politiques. Certains « activistes » mauritaniens ne s'en privent pas. Bien au contraire, ils en usent et abusent, leurs regards braqués sur des institutions ou pays étrangers susceptibles de les récompenser « généreusement » pour ce qu’ils fomentent.
Les Etats utilisent, eux aussi, le thème des « droits de l'homme » comme arme politique dans leurs luttes les uns contre les autres.
Il faut reconnaitre cependant, que beaucoup de faiblesses et d’insuffisances persistent en matière des droits de l’homme à travers la planète, notamment là où l’Etat de droit est en construction, pour ne pas dire faible. Notre société, ses institutions, ses organisations politiques, sociales et culturelles ont beaucoup à faire sur ce plan. Elles doivent cultiver l’esprit de citoyenneté, de justice et d’équité. Cette action pédagogique "tridimensionnelle" est le meilleur gage des droits de l’homme, au sens correct du terme ; à savoir : l'ensemble des normes qui reconnaissent et protègent la dignité de tous les êtres humains.
Le projet de décret adopté hier en conseil des ministres, créant un « prix national des droits de l'homme et de la cohésion sociale », va dans ce sens. Il vise à cultiver et développer le civisme et la citoyenneté, à préserver et consolider l'unité dans la diversité.
Par ailleurs, le Président Ghazouani et son équipe font, par la même occasion, preuve de maturité géopolitique, en renforçant les outils d’engagement de la Mauritanie dans un énorme champ de batailles politiques. Les droits de l’homme et leur instrumentalisation ne constituent-ils pas, en effet, un terrain privilégié pour les courses et rivalités sur la scène internationale !
C’est le plus grand combat d’image aujourd’hui. Aucun pays n’y échappe. Les autorités mauritaniennes voient juste en s’y engageant. Et elles iront encore plus loin dans ce segment crucial de la grande guerre d’image que connait le monde, et où il faut doubler d’efforts sans cesse.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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