Indocile, ma plume !

Je ne pense pas que je suis difficile. Pourquoi on me traite de la sorte ? A commencer par mes propres sensations et mon entourage le plus proche, c'est rarement que l'on m’écoute. En tout cas, pas comme je l’aurais espéré.

Quand je commence à tracer des mots, ma plume passe outre, oublie, ce que je lui souffle. Il faut dire que la résistance que je lui oppose n’est pas souvent à la mesure de ses caprices.

Et tant pis si le résultat n’est pas au rendez-vous. Ce n’est pas sa faute. Elle coule en crachant ce qu’elle a dans les entrailles. « Pourquoi, m’as-tu affamée ?» Me gronde-t-elle, énervée, de sa voix gravement sourde, quand je me relis.

Puis, mes enfants, les parents et les amis, pourquoi, eux aussi, insistent fréquemment pour que je m’installe dans un quartier chic ? Qu’est ce qui les pousse à vouloir vivre coûte que coûte au voisinage des riches ?  Etre riche n’est pas contagieux, à ce que je sache. D’ailleurs, c’est quoi être riche ?

Puis, pourquoi fuir les pauvres ? Ils n’ont rien fait de mal, les pauvres ! Par contre, les autres, eux, … (pardon : je ne sais plus ce je voulais dire).

 Encore, les mots m’échappent : ma plume, indocile, me lâche une fois de plus.

El Boukhary Mohamed Mouemel

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