La mauvaise gouvernance et l’impunité ont conduit la Mauritanie dans un engrenage historique qui a englouti nos potentialités énormes, consumé nos énergies, hypothéqué notre développement socio-économique, creusé davantage le fossé entre une infime minorité et l’ossature du peuple. Une pratique particulièrement délétère qui s’est profondément insinuée dans tous les arcanes de notre administration nationale pour devenir un mal endémique, un mal incurable.
Un mal structurel que le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouany a décidé d’extirper radicalement par la mise en œuvre d’une conceptualisation nouvelle du pouvoir, qui a la portée d’un paradigme d’éthique quant à la gestion des deniers publics ; qui cadenasse la voie au dérapage ; qui verrouille la réfraction des fruits de la croissance exclusivement canalisés dorénavant pour le développement du pays.
La mise sur pied d’une commission parlementaire indépendante chargée de passer au peigne fin la gestion de la décennie écoulée est une première dans nos annales, et qui illustre, on ne peut mieux, cette volonté inébranlable de bonne gouvernance. Une décision historique qui sonne le glas d’une ère de gestion malheureuse de la chose publique et de l’impunité qui s’en est suivie ; une ère désormais révolue, définitivement enterrée à jamais dans notre sous-sol.
La création d’une commission chargée de la gestion du fonds destiné à la lutte contre la pandémie du coronavirus composée des représentants de la société civile, des élus, de l’opposition démocratique et de l’Etat, est un autre exemple qui traduit cette volonté inébranlable de transparence et de bonne gouvernance. Une nouvelle forme de gestion transparente des fonds substantiels destinés à cette opération de grande envergure mise en œuvre pour la réussite de la lutte contre la pandémie.
Il est bien admis aujourd’hui que l’affranchissement de la pauvreté et l’émergence d’un Etat moderne et démocratique ont pour préalable majeur une gestion rigoureuse et transparente des moyens publics. Une tâche d’autant plus impérieuse que nous vivons aujourd’hui les conséquences économiques et sociales de la pandémie du coronavirus qui requiert une conceptualisation nouvelle du pouvoir bâtie sur des principes d’éthique et sur des valeurs morales où seules recueillent l’estime et la mobilisation des citoyens, la bonne gouvernance et la gestion transparente de la chose publique.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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