Les grandes choses particulièrement sensibles, comme l’armée nationale, exigent que l’on s’en taise, ou qu’on en parle avec grandeur, c’est à dire avec respect et profonde reconnaissance.
Une reconnaissance pour son rôle historique salvateur à chaque fois que la Mauritanie arpentait la pente savonneuse vers la sortie de l’Histoire ; comme en 1978, en 2005 et en 2008, quand le présent scellait beaucoup d’angoisse, l’avenir faisait peur, les perspectives obstruées et le pays allait à vau-l’eau.
Une reconnaissance pour son rôle actuel que personne ne peut contester dans le cadre de l’exécution satisfaisante de ses grandes et délicates missions menaient avec satisfaction pour la sauvegarde de notre intégrité territoriale dans une sous-région devenue malheureusement un terrain de prédilection pour les organisations terroristes de tout acabit.
Une reconnaissance pour son rôle profondément républicain, car elle est la seule institution qui transcende les lignes de fractures ethniques, tribales dans une société où la prégnance de ces identités antinomiques avec l’édification d’un Etat moderne est encore vivace. Et dont l’infiltration dans les capillaires de l’armée de certains pays frères et amis ont désagrégé ces états mieux ancrés que le nôtre.
C’est dire donc combien sont dangereuses, inacceptables et condamnables les tentatives de certains de nos hommes politiques qui, pour cacher leurs déboires électoraux, puisent dans les breuvages de la vilenie politique pour ternir l’image de marque de notre armée nationale.
Notre armée nationale, parce que le fondement pérenne de notre état et de son unité nationale, est une ligne rouge qui doit être nécessairement préservée de notre papotage politique quotidien.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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