Dans notre système de valeurs, tous les champs de l’agir humain sont plus ou moins soumis aux règles de la morale. La morale politique en premier lieu. Car son délitement ou son absence ouvrent grandement la porte aux inconséquences, aux incohérences, voire au reniement des principes. Particulièrement, dans cette situation historique singulière où nous nous préparons au niveau de l’UPR à une transition politique, décidée, voulue et soigneusement encadrée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Une transition au profit de notre candidat Ghazouany où le passé, c’est à dire la décennie glorieuse, saisit, renforce et glorifie le présent, et prépare sereinement l’avenir dans une interaction organique où tout reproche ou toute critique est d’emblée perçue comme un reniement, surtout émanant d’un acteur politique, de la classe du député Khalil Ould Tayeb, dont le parcours et les discours ont émaillé sans discontinuité cette période glorieuse de notre histoire contemporaine .
En effet et dans un récent article, il a proposé certaines mesures qui signifient en filigrane une remise en cause des décisions importantes prises lors de la décennie.
Le rétablissement des relations diplomatiques avec l’Etat de Qatar dont la rupture, selon lui, obéit à des impératifs régionaux sans commune mesure avec les intérêts propres de la Mauritanie. Or, monsieur le député, vous n’êtes pas sans savoir que la Mauritanie , grâce aux principes engageants et exigeants instaurés par le président Aziz, est devenue un Etat souverain qui ne peut être asservi, ni aligné, ni intégré ; un pays dont la diplomatie et la défense dépendent exclusivement de l’autorité nationale et des intérêts suprêmes de notre nation. La rupture et la fermeture de l’ambassade d’Israël à Nouakchott, la visite d’Etat en Corée du Nord, le refus de rompre le relations diplomatiques avec la Syrie, les relations avec l’Iran, sont l’illustration la plus éloquente de cette indépendance.
La seconde mesure proposée est la suppression des mandats d’arrêt internationaux contre deux ressortissants mauritaniens impliqués, preuves massues à l’appui, dans des plans de déstabilisation de leur pays par le biais d’une campagne politico-médiatique et financière faisandée et mensongère, riche en fables ingénues. Comment peut-on être opposant et en même temps fomenter des actions visant la stabilité et l’unité du pays ? Comment peut-on être opposant mauritanien en débinant par des discours le discrédit de notre nation, de ses valeurs, de ses institutions et de son président de la république. Certes, chacun a le droit de choisir la meilleure manière de mieux aimer et de mieux servir son pays. Mais à condition de ne pas franchir le Rubicon en fomentant des actions touchant la sécurité et l’unité du pays. En tout état de cause, la justice, dans une démocratie comme la nôtre, est la seule habilitée à juger ce genre de cas où la souveraineté du pays est mise en cause.
Il en de même de l’ouverture du centre des Ulémas et de l’ONG el Moustaqbal dont les raisons de fermeture a été suffisamment explicitées par les autorités sécuritaires et judiciaires.
Enfin, au lieu de verser dans des critiques sans fondement sur la décennie écoulée et proposer en conséquence des suggestions saugrenues, nous devons concentrer tous nos efforts sur les meilleurs moyens pour la réussite de notre candidat Ghazouany. Et la meilleure manière d’y parvenir sans coup férir, c’est d’éviter précisément d’ouvrir un débat qui n’a nullement sa raison d’être sur notre point fort : la décennie glorieuse.
Docteur Abdallahi Ould Nem
category: