Durant la campagne des primaires républicaines américaines en 2015, et pendant la campagne présidentielle qui a suivi, Donald Trump avait appelé à fermer les frontières aux musulmans. Et il fut à chaque fois très applaudi par son électorat, composé en grande partie d’extrémistes de droite et suprématistes blancs.
Depuis, il n’a cessé d’avoir des échos favorables au delà des États-Unis : en Europe et en Amérique notamment, avec l’avancée des mouvements populistes et des idées xénophobes. Aujourd’hui, le président américain devait se féliciter encore davantage de sa force de persuasion.
Un jeune australien, Brenton Tarrant, et ses coauteurs et complices éventuels, qualifiés d’«extrémistes de droite et suprématistes blancs », eux aussi, viennent de relayer son discours islamophobe et raciste de la façon la plus percutante : par les armes en assassinant froidement une cinquantaine de musulmans dans deux mosquées à Christchurch, en nouvelle Zélande. Dans son auto interview recupérée par les enqueteurs, Brenton Tarrant exrime son admiration pour le président américain, se disant supporteur de Donald Trump qu'il qualifie de "symbole de l’identité blanche(...), d'homme politique et leader, mon Dieu non", écrit-il.
Donald Trump est donc une reférence idéologique pour ce terrorise, et probablement pour d'autres criminels de la même espèce d'extrémistes, issus de la mouvance des suprématistes blancs. Ne devait-il pas s'en expliquer devant les enqueteurs et la Justice ou, au minimum, suivre une cure de "dé radicalisation" ?
Ou bien les mesures répressives et les théories préventives contre l’extrémisme violent ne s’appliquent qu’aux « islamistes » et aux Palestiniens?
Et en termes de mobilistation populaire, verra-t-on des marches de protestation grandioses contre l’islamophobie et le terrorisme des extrémistes et suprématistes blancs qui s’attaquent aux musulmans et à « l’autre » de façon générale ?
Qu’est ce que le monde , dit "libre" et "démocratique", et ses leaders, attendent pour réagir énergiquement contre cet assassinat massif et odieux, avec autant de vigueur, comme ils ont fait lors des attentats du « 11 septembre » ou des attentats de Paris en novembre 2015 ?
Pourquoi est- ce- que le massacre de dizaines de musulmans innocents ne mobilise-t-il pas autant?
Où sont les très larges mouvements de colère et d’indignation, avec la participation de dizaines de chefs d’Etats et de Gouvernements et de plus d'un million et demi de marcheurs, comme on en a vu lors de la « Marche républicaine » qui a eu lieu dans la capitale française, le 11 janvier 2015?
Au vu des réactions enregistrées jusqu’à présent, le doute est permis. En effet, les condamnations se multiplient à travers le monde, mais une impression peu enthousiasmante s’en dégage : les auteurs se contentent d’un engagement a minima.
Deux poids, deux mesures ! Comme toujours !
El Boukhary Mohamed Mouemel
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