Aussitôt revenu dans son pays après son hospitalisation en Suisse, le président algérien, dont les capacités vocales sont gravement diminuées par la maladie, a répondu par decret aux manifestants : les élections sont reportées. Mais le décodage de son message a mis un peu de temps. Un petit retard qui va susciter au début une certaine lueur d’espoir qui ne durera pas longtemps. En revanche, dès que tout est clair, une grande déception s’empare de la rue : aucun mot sur la date des élections, ni sur le départ du président algérien. Résultat : "on voulait des élections sans Bouteflika, on se retrouve avec Boutefilika sans élections", ironisent certrains. Quelle déception pour les Algériens qui reprennent grèves et contestations, paralysant le fonctionnement du pays !
Par contre, chez les Mauritaniens, les voisins du sud, les gens exultent. Quel que soit leur camp politique, opposition, majorité ou autres, ils sont satisfaits du fait que le président Mohamed Ould Abdel Aziz a rejeté toutes les tentatives visant à changer la Constitution en vue de le maintenir au pouvoir. Egalemlent, la déclaration de candidature de Mohamed Ould Ghazouani, son fidèle ami et compagnon de toujours suscite beaucoup d'enthousiasme et d'espoir. L'écrasante majorité des gens et observateurs y voit la meilleure voie pour une passation de pouvoir contitutionnelle, calme et paisible, entre deux présidents de la république élus. Un processus d'alternace politique que connaitra la Mauritanie pour la première fois de son histoire, lui assurant une stabilité enviable dans une régions mouvementée. Un large mouvement populaire de soutien en faveur du "dauphin" du président sortant est en train de se dévélopper, provoquant un enthousiasme populaire admirable et beaucoup d'optisme, qui tranchent avec les craintes et la grande colère des Algériens.
Il faut cependant relativiser : l'opposition mauritanienne ne semble pas avoir la capacité lui permettant de suivre le mouvement d'idées et le rythme qu'imposent le candidat de la majorité et ses soutiens. Ses faiblesses politiques, tant sur le plan programmatif qu'opérationnel, ne manqueront certainement pas d'avoir des effets pas forcement bénéfiques sur le débat politique dans le pays.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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