Une rencontre fortuite entre deux femmes artistes: l'une belge, l'autre mauritanienne.

Dessin de ASMA .MEB  fille de Aïcha Amar : Nouakchott Mauritanie

Assez rare pour être souligné, cette rencontre inattendue entre une jeune dessinatrice mauritanienne très discrète, Asma Moulaye Ely,  et une poète belge, elle aussi pas du tout bruyante.

 La toile inspirante de Asma a donné à Mona Mac Dee  « des soupirs plus profonds que les gorges de l’Adrar ». A travers ce ciln d'oeil métaphorique fait à la chaine montagneuse de l'Adrar, on comprend que la poète belge connait bien la Mauritanie. Elle l’aime aussi, elle qui écoute la musique de Malouma Mint Al Maidah .

Dans son texte, Mona Mac Dee interpelle le portrait peint par la dessinatrice, lui parle, l’interroge, le fait parler… Il lui inspire  « Celle qui marchait seule sur la dune ".   Son dialogue avec cette dernière ou  plus exactement, son monologue, rend parfaitement compte d’un amour profond nourri de souvenirs poétiques, à la fois réels et imagés,  qui lient fortement l’auteure au désert, son sable, ses dunes… son silence. Elle écrit pour lui, pour ses habiatnts, probablement pour d'autres amis et naturellement pour elle-même.

En tout cas, le dessin de Asma l’y plonge de nouveau, quelle que soit "sa cible" par ailleurs, réveillant en elle une nostalgie libératrice, curative, comme une source d'énergie inépuisable... Elle y retrouve ce qui hante tout esprit créatif. Et elle le dit agréablement avec un joli talent poétique. Il s'agit du bon remède qui arrache l'artiste calmement à la solitude, qui soigne doucement ses bleussures, sans cri, sans larmes, sans vacarme.

Aicha Amar, une autre mauritanienne assez connue dans la « tribu » de face book, a partagé sur sa page l’œuvre commune des deux dames, assortie d’un petit commentaire. Elle  en donne une présentation très succincte, mais suffisamment parlante pour souligner le caractère fortuit de la rencontre virtuelle des deux artistes : «Au gré des errances artistiques…, écrit Aicha,  le petit croquis d’Asma a voyagé dans l'imagination fertile de la talentueuse  Mona Mc Dee, .. Les beaux yeux rêveurs scrutent au loin, le ciel brumeux de la Belgique ».

El Boukhary Mohamed Mouemel 

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"Celle qui marchait seule sur la dune,

 

Je me suis réveillée, 

à l’aube orangée des dunes.

Mon cœur s’est arrêté de battre.

Enfin, enfin, j’étais arrivée.

 

 

Je t'ai aperçue altière, dorée,

et je t’ai gravie seule.

Je respirais à nouveau.

 

Des poids trop lourds se sont dissous,

dans ma  sueur rendue au sable.

 

Mes terreurs se sont échappées vers

les horizons immobiles et lointains.

 

Présente à moi-même, 

isolée sur la dune,

je n’écoutais plus mes cris,

ni ne sentais mes larmes,

je n’entendais plus le vacarme.

 

Mes poumons se sont gonflés et

un soupir a jailli, plus profond

que les gorges de l’Adrar.

 

Un vent de sable léger m’a enrobée.

J'ai senti mes blessures, 

doucement se refermer.

 

Je suis redescendue, 

seule de la grande dune,

pour revenir vers vous qui,

dans le silence infini, 

m’attendiez.

 

 

 

Malouma. "EDEN"

https://www.youtube.com/watch?v=JuKX1OYa5sE&list=PL2DDF7D38813E93EA&index=9

 

Texte : Mona Mc Dee

 

Ècrit pour une amie. A.N"

Source: MonaZart

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