'’ Un grand homme'', hommage à Sidi Aly François ; par Mohamed Ould Teiss

Il est de mon devoir et probablement mon droit, d’écrire ce témoignage posthume, au sujet d’un homme prestigieux, avec lequel j’ai fait un bout de chemin, de mon début de jeune écolier.

Je cite orgueilleusement mon maître feu Sidi Aly François. Pour parler de lui, je compte signaler particulièrement les qualités de l’homme. Il est l’un des premiers fondateurs du système éducatif post-colonial de notre pays. Commis de l’Etat dévoué et tenace il a exercé les fonctions de directeurs dans les toutes premières écoles.

Sans préjugé tribal et régional il a consciencieusement consacré toute sa grandeexpérience à l’exercice de ses responsabilités. D'un caractère vif (vivacité qui se manifeste d’ailleurs dans son comportement) mais franc et loyal il s’est fait connaitre pour le bon travail qu’il accompli dans son domaine, l’éducation.

D’un tempérament courtois, raffiné et plaisant il était considérablement apprécié par ses collaborateurs  issus de toutes les communautés. C’est un grand homme qui impressionnait beaucoup et avec modestie, il écoutait et s’intéressait à tout le monde, même à ses petits élèves. Sidi Aly François est aussi un  orateur admirable  et quand il parlait, on n’écoutait plus que lui. Jeune écolier à l’époque, j’appris à le craindre, mais surtout à l’admirer et à l’apprécier considérablement.

Bien plus tard j’ai appris son décès avec beaucoup de tristesse (qu’Allah  l’enveloppe de sa miséricorde).

Pour l’anecdote : au cours d’une entrevue avec le président Moctar ould Daddah (qu’Allah l’enveloppe de sa miséricorde) début 1960 à Aioun ce dernier lui proposa, à cause de ses capacités, de devenir un officier valable, d’intégrer comme la plupart des jeunes instituteurs les corps militaires où il aura beaucoup plus d’avantages. Tout en remerciant bien le président de la république pour son offre de service Sidi Aly François s’est abstenu, en précisant qu’il préfère rester dans les écoles, à former des générations.

Je tiens à rappeler qu’à ma connaissance aucune mention spéciale, à titre posthume, n’a été faite au sujet d’aussi rarissimes compatriotes tels que Sidi Aly François et feu Bechir Demba qui n’ont mérité que des éloges dans leur vie.

Mohamed Ould Teisss
Ancien Directeur du Protocole de l’État, ancien Ambassadeur

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