Les mauritaniens à l’unisson, hommes politiques de la majorité et de l’opposition, intellectuels et citoyens ordinaires, ont salué l’acte sublime et hautement humain du président Mohamed Ould Abdel Aziz suite au regrettabledécès de l’ancien chef de l’Etat, colonel Ely Ould Mohamed Vall. Une reconnaissance unanime de la part des citoyens mauritaniens pour un geste exceptionnel, dans un moment particulièrement exceptionnel, qui confère davantage au président Aziz une immortalité dans la mémoire collective du peuple mauritanien.
L’acte est en effet de grande portée religieuse et humaine. Il est aussi de grande portée politique.
Un acte d’une grande portée religieuse de la part d’un illustre dirigeant profondément pieux pour qui, dans un tel contexte de deuil, le pardon est une puissance qui libère et guérit ; et le ressentiment est toujours un obstacle à la foi, aux actions vertueuses que recommandent notre système de valeurs.
Un acte d’une grande portée humaine, car comme le disait Gandhi « la pratique de l’œil pour l’œil, dent pour dent ne produit que des éborgnés et édentés ». Bien au contraire, le Pardon est là pour pardonner ce qu’aucune excuse ne saurait excuser. Il est là, dans ces moments douloureux, pour effacer le passé et transcender définitivement les relations tendues et les incompréhensions contingentes de la politique.
Il est enfin un acte porteur d’une grande signification politique pour les vivants ; car si grandes qu’aient été nos divisions politiques, il est des moments particuliers où nous sommes capables, dans un élan unitaire de dépassement, de recueillement d’unir nos sentiments, de dépasser nos divergences et nos querelles byzantines. Ce moment historique est représenté aujourd’hui par cette vague de compassion unanimement suscitée par la tragique disparition de feu Ely Ould Mohamed Vall, un ancien chef de l’Etat, une personnalité qui a servi loyalement le pays, un Homme d’une stature internationale.
Puisse cet élan d’union, de consensus national dépasser les trois jours de deuil et servir de ressort pour une nouvelle dynamique politique d’entente et de dialogue pour laquelle le président Aziz n’a eu cesse de préconiser depuis son accession à la magistrature suprême du pays. Une action sans ressentiment, ni règlement de compte, comme il vient de le prouver. Car les hommes passent et les nécessités nationales, comme les grands gestes, demeurent. La mémoire des grands hommes aussi.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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