Tu me manques énormément, Zemragui...!

Quoi de plus amer que lorsqu’en fouillant dans votre mémoire et vos archives et photothèques, l’album de vos plus beaux souvenirs devient tristement pénible. C’est ce qui m’arrive fréquemment pendant les voyages mémoriels que j'effectue en compagnie d’un grand ami qui me manque énormément depuis un an et demi.

Avril  2018 au sommet de l'un des monts Stall We Gmane  à Tijirit dans le Nord de la Mauritanie. Mes pieds sortent de cette cavité bizarre creusée par le vent dans une roche au sommet du mont. L’entrée de la grotte, son fond et le visiteur qui y a élu refuge, qui n'est autre que moi-mêrme,  font l'objet de la photo du "profil" de l’auteur des présentes lignes, sur facebook.

Au pied du mamelon, l’homme qui a tout organisé et conduit, est resté sous un arbre à l’ombre. Habitué du coin, il a sillonné la région durant sa jeunesse de long en large toujours accompagné d'un ou plusieurs membres d’une bande de copains soudés, aussi "cool" et "sympas" les uns que les autres. Je les ai connus un peu tardivement ou plus exactement j’ai connu la majorité du groupe. Et très vite ils m’impressionnèrent par la solidité des leurs liens d’amitié, par la chaleur humaine attrayante, par la franchise, la complicité et l’atmosphère joviale et bon enfant qui règnent en leur sein.

Dans cette excursion, ils sont restés dans les tentes à moins de 10 km à l’ouest de  Stall We Gmane. Mais lui, il a tenu à m’accompagner : il est là uniquement pour moi, pour me faire découvrir ces beaux paysages de Tijirit, ces "merveilles du  Sahel », comme il les appelle,  et qu'il qu’il connait si bien. Pas trop bavard, et pas du tout encombrant, il me laisse le soin d’apprécier le paysage par moi-même

Paix à ton âme, mon très cher ami Zemragui. Si tu savais combien tu me manques aujourd’hui !

 En parlant cet après midi au téléphone avec notre ami et compagnon lors de notre voyage à Birigny, Abdellahi Ould Amar, nous avons convenu, lui et moi, d’organiser un voyage prochainement dans la région. Puis en faisant le point pour savoir ce qu’il fallait pour ce faire, je me suis rendu compte que nous avons pratiquement tout, s’agissant des moyens logistiques et matériels.

Cependant, nous manquerons par ailleurs de tout : ta générosité, ton caractère calme et attachant, ton humour et ton sens de dérision agréables, ta simplicité, ta disponibilité, ta fidélité… tout cela nous fera péniblement défaut. Y penser fait courir de sérieux risques à notre projet. Je l'ai dit à Abdellahi. Et j'ai compris  qu'il partage tristement mon sentiment. 

 تغمدك الله برحمته الواسعة...

El Boukhary Mohamed Mouemel

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