Terrorisme : massacrer par erreur, puis faire profil bas.. et récupérer ensuite…!

 Se tromper de cibles n’est pas important pourvu que l’acte de violence engendre le maximum de dégâts humains susceptibles de servir la propagande. Qu’ils agissent par erreur ou volontairement, les terroristes ne s’intéressent qu’à deux choses : massacrer et récupérer les dividendes psycho politiques de leur opération.

Même si depuis deux jours, il semble faire profil bas, le groupe Shebab vient de rappeler combien cette ligne de conduite constitue un principe fondateur de la vision stratégique de la quasi-totalité des groupes terroristes dits "Jihadistes". 

En effet, les avis divergent sur l’attentat de Mogadiscio de samedi passé, notamment sur sa cible, mais pas sur ses auteurs présumés, et encore moins sur l’ampleur de ses dégâts humains et matériels.

 Bien que jusqu’à présent, il n’y a aucune voix qui a revendiqué officiellement la responsabilité de l’opération, tous les doigts de l’accusation sont dirigés vers le groupe Shebab qui combat le régime somalien et opère activement contre ses alliés, notamment dans la Corne d’Afrique.

Le nombre de morts et de blessés est sans commune mesure avec les attentas et attaques que l'on a observés dans la région, depuis le début de ce conflit : plus de 300 morts et des centaines de blessés, constitués d’enfants (1/3 des morts), de passants, de commerçants, d’habitants du quartier…

Les services médicaux sont complètement débordés, comme les services de sécurité !

Ce bilan catastrophique, particulièrement lourd, s’expliquerait par le fait que le camion piégé aurait pris feu dans un quartier commerçant avant d’atteindre sa cible qui serait un bâtiment du ministère des affaires étrangères situé à quelques centaines de mètres plus loin du carrefour « K5 » où s’est produite l’explosion à une heure de pointe.

Autrement dit : une erreur de conduite commise par le terroriste Sheab qui était au volant de ce camion bourré d'explosifs à hauteur de 0,5 à 2 tonnes. Mais peu importe ! L’objectif visé est atteint, voire dépassé : une psychose s’est emparée des gens ; et les populations accusent, non sans raison, les autorités du pays et les forces africaines en présence dans la capitale somalienne d’inefficacité.

Malgré qu’ils fassent profil bas pour le moment, les Shebab feront tout pour récupérer ce mécontentement populaire. C’est ce qui explique le fait qu’ils se gardent, comme ils l’ont fait dans le passé, de revendiquer ce genre d’attaque qui suscite une vive réprobation de la population. 

El Boukhary Mohamed Mouemel   

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