Terrorisme au Sahel : Le Sénégal la cible prochaine?

Hier c'était la Mauritanie qui livrait un combat sans merci contre les groupes terroristes qui l'attaquaient à partir du Mali en se déployaient en toute impunité dans le nord de ce pays voisin. Elle agissait contre AQMI et contre son ''rejeton'' MUJAO.

Aujourd'hui, d'autres pays dont le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Fasso...et bénéficiant de grands soutiens internationaux, se trouvent directement impliqués dans la lutte antiterroriste

Outre cette extention du champ de la lutte antiterroriste à l'ensemble des pays du Sahél et son internalisation, la nouvelle configuration de la menace réside dans la concurrence ouverte que se livrent les groupes 'djihadistes' et dans le fait que la menace a pour point focal la Libye; un ''pays failli'' d'où partent les actions des ''djihadistes'' visant les Etats voisins, en mobilisant, le cas échéant, des ressortissants des pays ciblés. Dans ce nouveau contexte géostratégique sans cesse changeant, le Sénégal n'est pas à l'abri des menaces terroristes.

Des dizines sénégalais dans les rangs des combattants de l'EI

Selon plusieurs sources concordantes, une trentaine de Sénégalais figurent effectivement parmi les étrangers qui font partie des 5000 combattants de la bracnche de l’Etat Islamique ( EI), connu également DAECH, déployée en Libye. Ces Sénégalais s’affichent sur les réseaux sociaux. Une photo d’une quinzaine d'entre eux, armés de fusils d’assaut et de ceintures d’explosif, circule sur face book. Certains parmi eux parlent à la presse, déclarant publiquement leur animosité envers leur pays d’origine 

« Les Sénégalais sont très nombreux ici à Syrte, Nofiliah, Ben Jewad, et nous avons aussi des partisans au Sénégal », explique l’un d’eux à RFI. Selon cette radioce jeune sénégalais agé d'une trentaine d'années ''pose tout sourire sur le réseau social.  (...) Parfaitement francophone, il raconte notamment la bataille d’al-Sedra à laquelle il dit avoir participé pour le contrôle du croissant pétrolier libyen''.

Selon encore RFI, "ces derniers mois, le groupe EI a d’ailleurs officiellement annoncé la mort d’un Sénégalais au combat contre les milices Fajr Libya, maîtres de Tripoli". L'année dernière, trois autres noms de jeunes sénégalis morts pour le compte de l'EI ont été églement revelés par des médias sénégalais. Il s'agit de : Abdallah Sine, Hassan Bâ et Assane Diène, d'après Dakaractu..  

Comment ces combattants sont-ils arrivés en Libye ? Ils n'en disent rien, « le chemin est top secret », tempère le jihadiste interviewé par RFI : « J’avais vu que je ne pouvais plus vivre au Sénégal car la charia n’est pas appliquée, explique-t-il, j’ai toujours voulu aller en Syrie mais Allah ne me l’a pas permis, je me suis donc dit qu’il fallait aller en Libye car c’est le même jihad ».

Le Sénégal dans le viseur de ses propres ressortissants « Djihadistes » 

D'aprçès toujours RFI,  ''ce jihadiste ne cache pas son animosité envers son pays d’origine : « Nous avons voulu commencer le combat au Sénégal, explique-t-il, mais les armes sont difficiles à trouver, alors nous avons décidé de rejoindre nos frères en Libye », précise-t-il.

 « Le jihad est notre religion, ajoute-t-il, l’islam nous a ordonné de combattre ceux qui ont apostasié. Au Sénégal, l’islam est caricaturé et le Sénégal va savoir qu’Allah nous a choisis pour combattre », affirme-t-il avant de menacer la principale confrérie musulmane du pays, « les mourides qui, selon lui,  adorent Serigne Touba en dehors d’Allah » et qui « seront combattus », ajoute-t-il.

Totalement acquis à la théorie universaliste du « dhihad » que développent les groupes islamistes armés, ce Sénégalais ne cache pas ses ambitions de ratisser large. « Nous incitons tout le monde, pas seulement les Sénégalais, à nous rejoindre », explique-t-il.

Les autorités sénégalaises prennent la menace djihadiste contre leur pays au sérieux. La confrérie Mouride, elle, ne la néglige pas non plus, même si elle ne semble pas trop inquiétée jusqu’à présent, si l’on en croit Abdoul Aziz Mbacké, un intellectuel mouride qui dirige le site d'information Majalis. RFI rapporte ses propos : ,  « Leur discours est très minoritaire, estime-t-il . (…) Mais il peut exister des formes de récupération ou même de dérive. Il y a tout un discours salafiste qui se développe et qui veut combattre notre confrérie, mais on sait que tout ça, c’est de l’idéologie. Cela ne remet pas en cause la valeur du modèle et de l’esprit de fraternité qui caractérise notre confrérie. »

La rivalité entre AQMI et l'EI un facteur de risque aggravant

Entre AQMI et l'EI une concurrence terrible est engagée depuis quelques temps. Des pays jusqu'à présent non touchés directement par le terrorisme risquent d'en faire les frais. Le Sénégal pourrait faire l'objet d'une course de terrorisme menée par les deux grands protagonistes. AQMI, en réaction au recrutement de dizaines de combattants sénégalais par DAECH pourrait bien envisager de mener  des opérations sur le sol du Sénégal pour marquer "son  territoir''; une façon pour l'organisation maghrébine de rappeler qu'elle est la première à se déployer dans la région et qu'elle compte y rester en tant que maitresse de l'action "djihadiste". L'EI de son côté dispose d'un potentiel humain sénégalais suffisant pour agir dans ce pays et ravir la place de ledear terroriste dans la région à son rival, AQMI

 

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