La déclaration d'engagement objet de l'image ci-dessous fait « la une » des médiats français, envahit les réseaux sociaux et suscite énormément de réactions défavorables. Tout le monde s’en prend à son signataire. C’est tout simplement injuste !

Il faut savoir que la signature de Valls a été certainement piratée par Hamon, comme son engagement politique l'est aujourd'hui par Macron. Et c’est bien Valls lui-même qui l’a choisi, en âme et conscience. Pourquoi l’en vouloir ? Il a le droit de jouer au nomadisme politique comme tout le monde : Macron lui-même, Bayrou, Le Drian,  Renaud Duteil,  Douste-Blazy …le font tous. Et la lsite est trop longue pour citer tout le monde !

 Mon ami Hama qui connait, parait-il, mieux que moi la mentalité et le paysage politico médiatique français, m’a expliqué qu’il est normal que ce genre de comportement choque pas mal de gens en Occident. Et il ajoute qu’avec « les présidentielles frnçaises actuelles, tout est bouleversé : les alliances changent sans cesse, l’incertitude règne partout en maître et personne ne sait qui votera réellement pour qui».

  Je lui ai répondu que lui et moi, fils du désert sahélien, cette situation ne doit pas nous gêner outre mesure. « En tout cas, moi, lui ai-je dit, elle me réconforte même, car j’y puise une certaine fierté : elle me donne le sentiment que ma culture de nomade envahit le monde ».

En effet, chez-moi en Mauritanie, le nomadisme est une règle absolue de survie. Elle regit nos rapports à tout, et dans tous les domaines. Qu’il s’agisse d’activité pastorale, de vie conjugale, ou d’action politique, la clé du succès a toujours été la « bougeotte ». Changer tout le temps d’espace, de partenaire, de conviction…  constitue le principe fondateur de tout ce que nous entreprenons.  

Je constate que cette recette, qui a fait ses preuves, non seulement dans le pays mais aussi dans les régions sahéliennes avoisinantes, s’exporte de plus en plus ailleurs sous d’autres cieux où les gens manquent de repères et de systèmes de référence moraux.

Comme le prouvent actuellement les changements d’alliances en France et les va-et-vient politiques qui en résultent, les pays développés s’inspirent de notre nomadisme, leurs leaders les plus en vue s’en imprègnent dans leurs stratégies électorales et leurs plans d’action.

Ce faisant, ces oportunistes, qui exploitent nos ressources dans le domaine comportemental, doivent quand même nous renvoyer l’ascenseur. La moindre des choses à faire : ils doivent être reconnaissants à notre égard pour cet apport généreux en matière de culture politique qu’ils puisent dans notre mode de fonctionnement. A défaut de l’être, qu’ils soient au moins humbles : qu’ils cessent de se comporter en donneurs de leçons quand il s’agit d’élections ou de débats politiques en Afrique ou dans le Monde arabo musulman.

El Boukhry Mohamed Mouemel