Quand la fidélité et les engagements pris par des élus du peuple s’absentent !

Nulle  société, nulle  nation  ne  peut  connaitre  de  droiture  si  ce  n’est  par  les  mérites  des  valeurs éthiques de sa classe  politique. Malheureusement, et  s’agissant  de  la  Mauritanie, on  savait  déjà que  les  ressorts  de  notre  système  de  valeurs, savamment  tissé  pendant  des  siècles, a  atteint    un  degré  de  délitement inquiétant. L’esprit  s’épuise  même à  recenser  tous  les  signes  symptomatiques  de  ce  déclin  moral.

Ainsi, les  convictions  s’émoussent,   les  revendications  les  plus  simplistes  et   les  discours   à  connotation  ethniciste  et  raciale, accueillies  hier  par  le   mépris  et  le  rejet  total, retrouvent   aujourd’hui   une  place  de  légitimité  politique  et  un  écho  favorable  dans  les  réunions  et  même  dans  l’hémicycle  du  parlement ; et   comble de gravité, leurs  leaders  sont   parfois  peints comme ces oiseaux  rares au  plumage  exceptionnel  de  l’ancienne  mythologie.

Mais avec  le  vote  de  certains  sénateurs   de  la  majorité  contre  les  amendements  constitutionnels  proposés  par  leur  gouvernement,  une  autre   manifestation, non  moins  grave,  de  ce  délitement  et  de  cette  crise  de  nos  valeurs, est  aujourd’hui apparue :  la  trahison  des  engagements  solennellement  pris  et  la  prééminence  des intérêts égoïstes  par  rapport  à  l’intérêt  général  et  à   celui  de  la  nation  et  de  son  parti  politique.

La  trahison  politique, c’est  cette  vile  pratique  qui  consiste  à  aller  contre  un  engagement  pris  avec  un  groupe  avec  lequel  on  est  lié  par  des  dénominateurs  communs. Car  aujourd’hui  comme  naguère  et  naguère  comme  jadis,   le  critère dans  l’appréciation  des  hommes  dans  notre  imaginaire  collectif,  non  pas   fondamental,  tant  s’en  faut, mais  unique,   c’est  le  respect  scrupuleux  de   leurs  engagements, de  la  parole  prise, c’est  à  dire  faire  ce  qu’on  a  dit ;    surtout   quand  il  s’agit   des  engagements  fermes   pris  sans  contrainte  aucune, de  manière  délibérée  et  dictés  par  le  soutien  au  président  de  la  république  et  par    la discipline de   son  propre  parti.

Qui  plus  est,   des  engagements   destinés  à  renforcer   les  acquis  irréfragables  du  présent  et  jeter  les  fondements  d’une  nouvelle  république. Car  renforcer  le  présent  et  préparer  sereinement  l’avenir, c’est  renforcer  davantage  la  position  de  l’initiateur  de  cette  métamorphose  qu’a  connue  le pays, en l’occurrence le président Mohamed Ould Abdel Aziz ;  et  non   pas   se  laisser  aller  dans  les  eaux  glacées  du  calcul  égoïste, de  ruser  avec  ses  principes, ce  qui   renvoie  davantage  à  l’opportunisme  politique, aux  grouillements  mal  propres, aux  pratiques  ambiguës,  au  courtérisme, permettant   ainsi   à   l’opposition  extrémiste  de  l’intérieur  et  de  l’extérieur   de  l’exploiter, à  défaut  de  pouvoir  le  créer,  en  raison  de  sa  langueur  et  du   processus  du  déshérence  dans  lequel  elle  est  engluée  structurellement.

Mais   ni   le  vote  du  sénat, ni   le  tapage   récurrent  de  l’opposition  extrémiste  n’entameront  d’un  iota  le  processus  des  amendements  constitutionnels  proposés. Ils  ne  sont  que  poignée  de  sable  crissant  à  peine  perceptibles, un  cautère  sur   une  jambe  de  bois,  au  regard  d’une   volonté   quasi  unanime  des  députés  et  du  peuple  mauritanien  au  service  d’une  vision  de  l’histoire  et  d’une  action  sublime   représentées  par  le  président  Aziz.

Docteur   AbdallahiOuld   Nem

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