Nulle société, nulle nation ne peut connaitre de droiture si ce n’est par les mérites des valeurs éthiques de sa classe politique. Malheureusement, et s’agissant de la Mauritanie, on savait déjà que les ressorts de notre système de valeurs, savamment tissé pendant des siècles, a atteint un degré de délitement inquiétant. L’esprit s’épuise même à recenser tous les signes symptomatiques de ce déclin moral.
Ainsi, les convictions s’émoussent, les revendications les plus simplistes et les discours à connotation ethniciste et raciale, accueillies hier par le mépris et le rejet total, retrouvent aujourd’hui une place de légitimité politique et un écho favorable dans les réunions et même dans l’hémicycle du parlement ; et comble de gravité, leurs leaders sont parfois peints comme ces oiseaux rares au plumage exceptionnel de l’ancienne mythologie.
Mais avec le vote de certains sénateurs de la majorité contre les amendements constitutionnels proposés par leur gouvernement, une autre manifestation, non moins grave, de ce délitement et de cette crise de nos valeurs, est aujourd’hui apparue : la trahison des engagements solennellement pris et la prééminence des intérêts égoïstes par rapport à l’intérêt général et à celui de la nation et de son parti politique.
La trahison politique, c’est cette vile pratique qui consiste à aller contre un engagement pris avec un groupe avec lequel on est lié par des dénominateurs communs. Car aujourd’hui comme naguère et naguère comme jadis, le critère dans l’appréciation des hommes dans notre imaginaire collectif, non pas fondamental, tant s’en faut, mais unique, c’est le respect scrupuleux de leurs engagements, de la parole prise, c’est à dire faire ce qu’on a dit ; surtout quand il s’agit des engagements fermes pris sans contrainte aucune, de manière délibérée et dictés par le soutien au président de la république et par la discipline de son propre parti.
Qui plus est, des engagements destinés à renforcer les acquis irréfragables du présent et jeter les fondements d’une nouvelle république. Car renforcer le présent et préparer sereinement l’avenir, c’est renforcer davantage la position de l’initiateur de cette métamorphose qu’a connue le pays, en l’occurrence le président Mohamed Ould Abdel Aziz ; et non pas se laisser aller dans les eaux glacées du calcul égoïste, de ruser avec ses principes, ce qui renvoie davantage à l’opportunisme politique, aux grouillements mal propres, aux pratiques ambiguës, au courtérisme, permettant ainsi à l’opposition extrémiste de l’intérieur et de l’extérieur de l’exploiter, à défaut de pouvoir le créer, en raison de sa langueur et du processus du déshérence dans lequel elle est engluée structurellement.
Mais ni le vote du sénat, ni le tapage récurrent de l’opposition extrémiste n’entameront d’un iota le processus des amendements constitutionnels proposés. Ils ne sont que poignée de sable crissant à peine perceptibles, un cautère sur une jambe de bois, au regard d’une volonté quasi unanime des députés et du peuple mauritanien au service d’une vision de l’histoire et d’une action sublime représentées par le président Aziz.
Docteur AbdallahiOuld Nem
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