Très Chers Confrères ;
Après plus de (39) trente neuf ans d’exercice continu de la profession de façon continue, période durant laquelle j’ai pris part à un grand nombre de procédures et procès ayant trait aux délits d’opinion et aux atteintes aux Droits de l’Homme, participé à plusieurs congrès internationaux d’avocats et assuré le secrétariat du conseil de l’ordre pendant 8 années successives, et à l’issue des contacts individuels et collectifs que j’ai effectués avec vous, j’ai décidé de me porter candidat aux fonctions de Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats pour la période 2020/2023 dans le but de mettre mon expérience et ma personne à votre service ainsi qu’au service de la profession, de la justice et du pays.
Conscient de l’ampleur de cette mission à laquelle je postule, je m’en remets à Allah le Tout Puissant, puis sur votre confiance ; je compte ensuite sur ma volonté et ma disposition de travailler patiemment et continuellement pour remplir de la meilleure manière la mission que vous m’aurez accordée.
Une telle mission, je dirai la mission de tout Bâtonnier, exige un concours permanent de volontés et une mobilisation d’énergies qui ne peuvent se conjuguer et donc se réaliser que par une participation consciente et effective de tous les avocats dans l’œuvre de réorganisation et de reconstruction de notre profession pour faire face aux différents défis et répondre aux aspirations de nos confrères afin de rehausser davantage le prestige, de cette noble profession à laquelle, nous appartenons.
Ces axes sont l’objet du programme que je vous expose, et se présentent comme suit :
- Garantie et protection de la profession face aux assauts des forces d’influence pour qu’elle demeure ce qu’elle a toujours été, le refuge de tous
L’indépendance de la profession constitue la pierre angulaire de son existence, et l’avocat, singulièrement le Bâtonnier, doit sauvegarder cette indépendance et la soustraire à toute forme de pression quelle qu’elle soit pour qu’il puisse accomplir dignement et honorablement sa mission de défense des intérêts de tous les avocats qui appartiennent à divers horizons et dont la mission consiste à défendre les droits et les intérêts des citoyens tant au niveau de leur existence même, qu’au niveau de leur liberté et leurs biens.
Si l’avocat accepte de se plier aux pressions de ses clients ou à celles des acteurs politiques et économiques, il ne pourra remplir le rôle qui est le sien et qui exige en premier lieu la constance et l’intégrité. La force de l’avocat fait de lui qu’il n’agit et n’écoute que le secret de son bureau inspiré des données des dossiers qu’il traite et des vertus et valeurs de sa profession, secret qui lui permet d’échapper à toute forme de manipulations du client, du juge et des forces politique et économique.
C’est ainsi que le célèbre adage « le premier ennemi de l’avocat est son client » signifie en fait que l’avocat ne peut assumer sa mission de défense que si le client accepte et est convaincu que l’avocat n’est pas un moyen, et non plus un outil qu’il utilise ou manipule mais plutôt ce partenaire de la justice qui assure la mission de défense en toute indépendance.
La constance de l’avocat qui se dégage de cette indépendance apparaît à travers la formule choisie pour son serment : la défense et la représentation avec dignité, conscience, indépendance et humanisme conformément aux lois, textes et valeurs morales.
Si le serment imbu de telles valeurs exige que l’avocat soit au dessus de toute suspicion et donc d’une valeur morale irréprochable, il en va notamment et en premier lieu du Bâtonnier qui doit incarner le modèle en termes de valeurs dans ses comportements et relations avec les autres, parce que tout comportement négatif ou positif du Bâtonnier, même dans sa vie privée se répercutera sur toute la profession.
Il doit également observer constamment le sens de la pondération et de la modération et se garder de tout propos ou acte assimilable à de la provocation envers une tierce partie qu’elle soit morale, économique ou force politique au pouvoir ou à l’opposition. Le Bâtonnier doit rester une référence pour tous les avocats, pour leurs clients et l’ensemble des justiciables parce que appelé à connaître et à trancher leurs différends dans le cadre de l’exercice de ses pouvoirs de Bâtonnier
L’incarnation de telles vertus exige une expérience, un palmarès, de la stabilité et des valeurs morales.
2-Protection des acquis de la profession en matière de défense des libertés et des Droits de l’Homme
L’Ordre National des Avocats et un ordre jeune créé en 1980 après qu’il ait été géré par le Ministre de la justice. Créé donc en ordre indépendant sous l’autorité d’un conseil de l’ordre que préside un Bâtonnier, l’ordre est resté durant ces dernières décennies le refuge de tous, cette sentinelle bien présente pour assurer la protection des libertés comme le qualifiait l’une des illustres plumes de ce pays.
L’ordre a réussi ainsi à émerger et à s’imposer grâce au rôle qu’il a joué dans la défense de tous ceux qui ont été, à un moment ou à un autre, victimes d’atteintes à leur liberté, à leur dignité ou à leurs droits fondamentaux dans les différents domaines de l’existence.
Ainsi, par sa défense permanente de la loi et des libertés qu’elle garantit, l’Ordre National des Avocats a réussi à susciter une prise de conscience par les citoyens de leurs droits.
Grâce à ce travail, les libertés se sont développées et notamment, la liberté d’expression et la liberté de presse. L’esclavage et la torture ont été classés crimes contre l’humanité.
Nous pouvons en déduire que tous les développements que la Mauritanie a connus en matière de liberté, reviennent principalement au rôle joué par les avocats par la défense de tous ceux qui ont été atteints dans leurs libertés et leur existence.
Il nous revient alors de veiller à la préservation de tels acquis pour mieux servir la justice et le pays tout entier afin de consolider davantage la place et l’importance des droits de l’homme et contribuer ainsi à la réduction de la durée de la garde à vue, instaurer l’obligation du Ministère d’avocat dès l’arrestation pour que prévale la présomption d’innocence et pour que toute personne, en état d’arrestation, soit désormais traitée dignement en considération de la place qu’ALLAH confère à l’homme. { ولقد كرمنا بني آدم }.
3-Protection et défense des intérêts matériels et moraux des avocats pour l’amélioration de leurs conditions
La protection des intérêts matériels et moraux des avocats exige une action permanente et soutenue pour préserver l’indépendance de la profession, parce que c’est l’avocat qui crée cette indépendance lorsque ne compte pour lui que le fruit de son travail, loin d’aspirer à toute protection ou moyen externe, sa richesse n’est autre que sa parole, ses écrits et sa force d’exécuter son Ministère avec courage, professionnalisme et modération en toute circonstance pour faire valoir le droit.
Je pense personnellement que la protection de l’intérêt matériel et moral de l’avocat passe par la défense de cette indépendance et par la promotion de la culture de la conscience professionnelle, action à laquelle le Bâtonnier doit se consacrer en se fondant sur des critères objectifs qui favorisent et encouragent la seule et loyale compétition entre avocats dans l’exécution de leur Ministère pour mieux servir leurs clients et la justice en général.
4-Création de structures pour garantir la formation et la formation continue des avocats afin d’uniformiser leurs sources et leurs références et de rehausser leur niveau dans tous les domaines une action soutenue pour dégager une approche qui canalisant tous les aspects de la problématique.
Pour dégager les paramètres de traitement des dossiers, rédiger les requêtes et conclusions, définir et identifier les techniques de recherches, de rédaction des contrats et consultations, maîtriser et accompagner l’évolution des textes législatifs et réglementaires, suivre les pratiques des tribunaux et cours, j’entends agir pour la création de diverses structures sous forme de centres de recherches et de rencontres entre les avocats pour échanger leurs expériences et favoriser les échanges avec les autres notamment avec les confrères étrangers sur toutes les questions ayant trait à l’exercice de la profession.
Dans ce cadre, j’entends multiplier les échanges pour mieux suivre l’évolution pour développer nos techniques de travail, la gestion de nos cabinets et le traitement de nos dossiers en favorisant la multiplication des centres de réflexion et groupes de travail à travers les ateliers et colloques sur le plan interne mais aussi sur le plan international en partenariat avec les Barreaux amis, disposés à échanger avec nous.
Plusieurs Barreaux dans le monde imposent à leurs membres un nombre d’heures de formation continue qu’ils réalisent par la participation aux colloques, séminaires et rencontres de formation et d’échanges.
Quant à nous, il nous revient d’explorer de telles techniques pour assurer aux avocats une formation continue qui leur permet de développer leurs techniques de travail et de gestion de leurs cabinets.
En matière d’étude et de suivi des textes législatifs et réglementaires, nous devons travailler pour suggérer toutes les modifications utiles et de nature à adapter les textes au vécu quotidien, à faire évoluer les pratiques juridictionnelles et à nous impliquer davantage dans les congrès et forums internationaux d’avocats qui prennent en charge les préoccupations de la profession pour suivre l’évolution à tous les niveaux.
Pour ainsi faire, il nous appartient de nous impliquer davantage et en nombre dans les congrès et forum des organisations internationales des avocats à travers l’Union des Avocats Arabes, l’Union Internationale des Avocats et de la Conférence Internationale des Barreaux de tradition juridique commune pour mieux échanger dans le cadre de telles rencontres.
5- Participation effective et active dans l’assainissement de la justice
Tout le monde s’accorde à dire que la première priorité à laquelle il faut s’attacher consiste à travailler pour assainir le secteur de la justice.
C’est bien grâce au mémorandum de l’Ordre National des Avocats des années 1990 que le mal dont souffre la justice avait été identifié et que le remède avait été prescrit. Rejeté par certains milieux dans un premier temps, il finit par servir de termes de références aux différentes réformes que le secteur avait connues. Un tel constat permet d’affirmer que les avocats ont joué et peuvent toujours jouer un rôle de premier plan dans toute entreprise d’assainissement du secteur de la justice.
L’Ordre, comme par le passé, demeure dans le même état d’esprit et de prédisposition pour participer à une telle entreprise.
Me fondant sur les acteurs de cette entreprise d’assainissement du secteur composés des magistrats, des avocats et des greffiers qui forment les piliers incontournables du secteur, j’entends exprimer à Monsieur le Ministre de la justice la disponibilité constante de notre Barreau à participer à l’entreprise d’assainissement et de reforme du secteur par la mobilisation de tous les avocats dans le cadre d’une concertation où nous pourrons apporter le concours en ressources nationales, mais aussi étrangères, Bâtonniers et magistrats avec lesquels nous entretenons d’excellentes relations depuis plusieurs années et qui nous ont toujours exprimé leur disponibilité, dès qu’ils seront requis, pour apporter leurs concours d’expérience et de technicité.
Avec le Ministère de la justice, j’opterai pour un partenariat actif dans tous les domaines pour assurer une meilleure gestion et un meilleur suivi de toute reforme envisagée pour qu’elle se réalise dans des conditions satisfaisantes. Nos relations avec les Bâtonniers arabes, africains et européens nous permettent de compter sur la mobilisation de leurs ressources pour nous apporter leur savoir faire dans le cadre de la formation et de la formation continue des avocats et des magistrats.
5.1Relations avec les juridictions
Agir par l’organisation et la gestion des relations avec les juridictions tendant à une meilleure définition des paramètres de travail en commun, j’entends agir sur la base des directions suivantes :
- Le traitement des demandes et sollicitations des avocats sans qu’ils soient contraints de se présenter pour requérir des réponses
- Le respect des horaires de tenue des audiences et des calendriers des juridictions pour permettre une meilleure gestion du temps des juges, des avocats et des justiciables
- La graduation du niveau des requêtes, mémoires, conclusions et plaidoiries des avocats en fonction du degré de la juridiction
- La multiplication des centres de rencontres, échanges entre magistrats et avocats par l’organisation de conférences, de colloques aux fins d’échange sur les pratiques juridictionnelles
5.2- Relations avec le Ministère Public
En leur qualité de magistrats, les membres du Ministère Public, même soumis à l’autorité de la chancellerie, bénéficient d’un régime qui atténue cette subordination à travers le principe consacré par la loi « si la plume est serve la parole demeure libre ». Un tel concept qui régit les magistrats du parquet nous impose de les traiter, à l’instar de tous les magistrats, avec tous les respects et égards qui leur sont dus conformément à notre serment. En fait, nous devons, pour apprécier de tels rapports, comprendre que dans toute action judiciaire, le différend oppose, au moins, deux parties. C’est ainsi que dans l’action civile, commerciale et administrative il y a un demandeur et un défendeur et en matière pénale un Ministère Public et une Défense. Une telle situation doit nous éclairer, nous guider dans nos comportements et dans nos relations avec les magistrats du parquet pour leur permettre de jouer le rôle qui est le leur tout en assumant pleinement notre mission de défense pour que les deux parties (Ministère Public et Défense) éclairent le magistrat pour dire sereinement le droit.
5.3 Relations avec les greffes
Les services des greffes composés des greffiers en chef, des greffiers et secrétaires de greffes constituent le pilier sur lequel repose le système judiciaire dans son ensemble et qui est, de ce chef, indispensable pour assurer le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire. Etant détenteurs et donc conservateurs des registres, des produits et de toute documentation portant sur toute action juridictionnelle, ils doivent prendre conscience, eux-mêmes, de leur importance et de leur force, comme il appartient aux juridictions et aux services administratifs du Ministère de la justice de les traiter en tant que partie essentielle sans laquelle aucune entreprise d’assainissement ne peut être réalisée pour en tirer toutes les conséquences portant sur leur statut et leurs conditions de travail.
5.4 Exécution des décisions judiciaires
L’article 298 du code de procédure civile, commerciale et administrative prescrit la formule exécutoire en ces termes « en conséquence, la République Islamique de Mauritanie mande et ordonne à tous agents d’exécution, sur ce requis, de mettre ledit arrêt ou jugement, etc…) à exécution, aux procureurs de la république, aux procureurs généraux, d’y tenir la main à tous commandants et officiers de la force publique de prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis. »
L’exécution porte essentiellement sur les jugements assortis d’exécution provisoire, les jugements non susceptibles de voie de recours ordinaire et les actes notariés, les procès verbaux de conciliation et autres titres exécutoires
Il ressort de cette formule que la République Islamique de Mauritanie ordonne à ce que main forte soit donnée à tout détenteur de tels titres pour en assurer la bonne exécution.
Une telle injonction est ainsi donnée pour surmonter toute difficulté relative à la bonne application de la formule exécutoire et pour en assurer meilleure utilisation, j’entends engager des concertations avec le Ministère Public et l’ensemble des huissiers pour surmonter toutes les difficultés que connaissent actuellement les procédures d’exécution et que la force de la loi soit restaurée.
S’agissant de l’Etat et des personnes morales de droit public que l’article 327 du Code de Procédure Civile, Commerciale et Administrative exonère des voies d’exécution et comme le législateur accorde de tels privilèges à ces institutions en raison de leur solvabilité présumée, et des présomptions de respect de la loi et de l’autorité de la chose jugée qu’elles doivent incarner, j’entends engager des pourparlers avec les institutions de l’Etat et les personnes morales de droit public en vue de dégager une approche qui permet l’exécution des décisions judiciaires pour qu’elles ne restent pas lettres mortes et que les détenteurs de droit puissent recouvrer leurs dus consacrés par des décisions judiciaires définitives.
5.5 Exécution sur les sociétés d’assurance
Durant ces dernières années les sociétés d’assurances se sont multipliées et les exécutions sur certaines d’entre elles sont devenues difficiles pour ne pas dire impossibles.
Dès lors que ces sociétés sont tenues légalement d’exécuter toutes les décisions exécutoires, j’entends en concertation avec les avocats et les huissiers agir pour mettre fin à ce désordre qui caractérise aujourd’hui l’exécution sur certaines sociétés d’assurances.
Pour ainsi faire, j’engagerai des discussions avec toutes ces sociétés pour définir les meilleurs procédés qui garantissent l’exécution des décisions en parfaite coordination avec les huissiers et en collaboration avec le Ministère de tutelle des sociétés d’assurances, en cas de besoin, tout en tenant informées les institutions concernées sur toute évolution ou difficulté éventuelle à l’effet de dégager une approche définitive qui tend à garantir la protection des victimes constituées de veuves et héritiers mineurs et autres.
6- Action pour la mise en vigueur d’institutions corporatistes pour faire face aux exigences de santé et de vieillesse
Les modifications apportées à la loi portant organisation de l’Ordre National des Avocats intervenues en 2007 portent entre autre sur la création de système de corporation ; mais la mise en vigueur de ce système demeure en l’état et n’a donc connu aucune évolution. En fait tout regroupement dont les membres se comptent en centaines et en progression nécessite la création de système corporatiste mutualiste et d’assurance maladie et de vieillesse.
Dans ce cadre, j’entends m’investir pour que les avocats comprennent la nécessité de la création de mutuelles ou de toute autre structure corporatiste pour répondre aux exigences de santé et de vieillesse et pouvoir régler ainsi le sort de chacun d’entre nous et des générations futures
Pour ainsi faire, et tout en poussant la recherche et la réflexion pour combler ce vide, j’entends impliquer les institutions nationales d’assurances et les banques et solliciter le concours des Barreaux amis qui sont dotés de structures d’assurances multiples. Il s’agit principalement des Barreaux sénégalais, marocain, tunisien, algérien, malien, belge et Français qui m’ont exprimé toute leur disponibilité pour nous apporter et de nous accompagner par leur expérience en termes de conception, d’organisation, d’encadrement et de formation.
7- Mise en application de l’assistance judiciaire au service des démunis et des sans voix pour la défense de leurs droits
L’Etat, remplissant l’une de ses missions principales d’offrir aux sans voix et sans moyens, la possibilité de se défendre, a créé, par tout un arsenal juridique, l’assistance judiciaire portant définition du cadre, des bénéficiaires et du système d’organisation et de fonctionnement ; mais les textes adoptés et promulgués sont restés sans effets pour ceux au profit desquels ils ont été conçus, en raison de l’absence d’arrêtés portant mise en place des structures de gestion.
Puisque la mise en application de cet arsenal juridique nécessite l’adoption des textes pour la mise en application de l’assistance judiciaire, j’entends agir, dans le cadre du partenariat avec le Ministère de la justice et avec toute instance de financement nationale et internationale, pour qu’elle devienne réalité et la mission, pour laquelle elle a été créée, à l’instar des autres pays qui l’ont adoptée comme système, assumée.
8- Diversification des ressources de la profession et meilleure méthode d’utilisation
Les seules ressources de la profession demeurent, à ce jour, constituées des cotisations que doit verser annuellement chaque avocat. Face à leur niveau et aux difficultés que connaît leur recouvrement, je compte engager une large réflexion sur leur niveau et les procédés de recouvrement et pour demander aussi à l’assemblée générale après adoption par le conseil de l’ordre :
- La mise en application des dispositions de la nouvelle loi qui consacre le timbre professionnel par sa conception et la définition des moyens et modalités de sa mise en service. Dans ce cadre nous pouvons nous inspirer des barreaux amis qui l’ont conçu et pratiqué durant des décennies. Pour la conception et la mise en service de ce timbre nous pouvons, en nous inspirant du modèle adopté par nos confrères tunisiens, en discuter avec les greffes et le trésor public en vue d’élaborer un pacte portant définition du cadre, des moyens et modalités de recouvrement de ses recettes
- L’élaboration d’un plan d’actions aux fins de diversification des ressources pour doter la profession de moyens qui lui permettent de faire face à son développement et à offrir à ses membres des conditions qui leur permettent de travailler dans de meilleures conditions.
Je compte aussi initier, pour la recherche de la diversification des ressources, des prospections aux fins d’obtenir des financements auprès des établissements financiers nationaux et internationaux pour la réalisation d’objectifs bien conçus et bien élaborés et au seul service de la profession.
Tout en travaillant pour la diversification des ressources, l’objectif sera de veiller à leur bonne gestion pour qu’il soit bien compris que la recherche de la diversification des ressources est conçue pour mieux servir la profession en la dotant de moyens et équipements qui lui confèrent la place qu’elle mérite et permettent de sauvegarder son indépendance.
9- Le siège de l’Ordre ou la Maison de l’Avocat
Depuis la création du Barreau en 1980, l’Ordre demeure sans siège, hormis l’immeuble dénommé « Maison du Barreau » qu’il occupe en location.
Cette situation impose la recherche de moyens pour doter notre profession d’un siège qui lui garantit des conditions de travail décentes et qui offre aux avocats, qui le désirent, divers services pour l’exercice de leur Ministère.
Pour faire face à cette exigence, je me propose de mobiliser les ressources propres des avocats et d’engager des prospections en vue d’obtenir des financements auprès des institutions nationales et internationales de financement auxquelles nous devrons fournir les garanties nécessaires pour les amener à apporter leurs concours pour la réalisation de nos projets.
10- Mobilisation et utilisation de l’ensemble des relations de l’Ordre pour servir la Profession, la Justice et le bien être de notre Pays
En référence au prestige du Barreau tant au plan national qu’international, je veillerai à consolider ce prestige à tous les niveaux, en nous impliquant en nombre toujours croissant dans les forums internationaux et de continuer à assumer pleinement la noble mission de défense du droit et de l’Etat de droit dans le but de mieux servir les libertés et les Droits de l’Homme.
Je veillerai à ce que le Barreau soit plus présent dans les milieux de la société civile pour qu’il devienne l’un de ses principaux acteurs et pouvoir ainsi jouer le rôle qui est le sien en tant que modérateur et refuge sans positionnement politique afin qu’il puisse jouer le rôle de rapprochement entre les différents acteurs de la vie politique et de la société civile.
Enfin, en raison de ma présence et de mon influence dans les instances dirigeantes de plusieurs organisations internationales de Barreaux, j’entends donner une plus grande impulsion à notre présence dans ces organisations pour pourvoir en tirer les meilleurs profits.
11- Organisation de la profession
En considération des conditions actuelles d’exercice de la profession et des impératifs du travail, je compte engager une réflexion pour la recherche d’une optimisation de notre énergie, de notre temps et de nos moyens pour l’adoption des meilleures formes d’organisation à travers les diverses formes de collaboration, d’association et de création des sociétés professionnelles d’avocats en nous inspirant des expériences des Barreaux amis et pouvoir ainsi bénéficier des meilleures techniques d’organisation de la profession.
12- Sensibilisation sur le rôle des avocats
Comme il n’est pas permis à l’avocat, déontologiquement, de se faire de la publicité, il est cependant d’usage que le Barreau, à travers son Bâtonnier, fasse connaître le rôle de l’avocat en termes d’assistance conseil et de représentation judiciaire. Pour effectuer ce travail de sensibilisation, j’entends mener démarches et contacts auprès des pouvoirs publics, des sociétés nationales et internationales pour susciter une prise de conscience du rôle de l’avocat et faire comprendre à l’ensemble des acteurs de la vie économique ce que l’avocat peut apporter dans les domaines de l’assistance-conseil et de la représentation judiciaire
Une telle campagne de sensibilisation sera effectuée par un plaidoyer bien conçu et bien orienté en direction du gouvernement pour que l’Etat soit assisté dans ses négociations, dans l’élaboration des conventions et contrats, mais aussi en direction du secteur privé et des partenaires au développement notamment la banque mondiale, les nations unies et l’union européenne pour que ces institutions confèrent au Barreau le statut de conseil.
En fait les avocats constituent l’une des élites de la société et doivent être, de ce chef, les seuls maîtres de leurs orientations et de leurs décisions et non pas un instrument entre les mains des autres.
C’est ainsi que dans le cadre des élections pour le renouvellement des instances du Barreau dont le premier tour aura lieu le 23 juillet 2020, tout candidat doit tenir compte de cette spécificité tirée de la qualité et du niveau de l’électeur
Grâce à la volonté d’ALLAH, à votre soutien pour la réalisation du programme du candidat que je suis aux fonctions de Bâtonnier de notre Barreau, programme par lequel j’ai essayé d’identifier vos principales préoccupations je crois et espère pouvoir compter sur votre concours pour mon élection au cours du scrutin du 23 juillet 2020 afin qu’ensemble, nous restions mobilisés pour mieux servir la profession et toutes les générations d’avocats.
Qu’ALLAH, le Tout Puissant, guide nos pas pour servir la Profession, la Justice et la Patrie, Amine.
Résumé éclair du CV de l’Avocat Brahim Ould Ebety, candidat aux élections du Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats de Mauritanie
Date et lieu de naissance : 22 septembre 1958 à Boutilimitt
- Etudes fondamentales à Ain Salama - Boutiimit
- Etudes secondaires à Rosso et Nouakchott sanctionnées par un Bacalauréat littéraire filière bilingue en juillet 1977
- Etudes universitaires à l’université de Dakar – Sénégal sanctionnées par une maîtrise en droit des Affaires juillet 1981
- Stages pratiques durant mes vacances universitaires au corps de la paix des USA en 1978, à l’USAID en 1979 et au projet RAMS cofinancé par la Mauritanie et les USA en 1980
- Exercice de la profession d’Avocat
- Novembre 1981- novembre 1983 : stage d’Avocat chez les Bâtonniers Ahmed Kelly O Cheikh Sidiya et Yacoub Diallo
- Installation et exercice de la profession d’avocat depuis Novembre 1983 de façon ininterrompue dans les domaines de l’assistance conseil et de la représentation judiciaire de clients mauritaniens et étrangers
- Pris par aux procès d’opinion, d’ordre politiques et portant sur les atteintes aux droits de l’homme durant notamment la période 1983 à 2005
VI Dans le domaine associatif : membre fondateur de plusieurs organisations des droits de l’homme et relations suivies avec les organisations internationales des droits de l’homme dont notamment la FIDH, AMNEESTY et HUMAN RIGHTS WATCH
Vii Secrétaire du conseil de l’Ordre National des Avocats durant la période 1991 à 1999
Viii Présence effective et continue dans les congrès et forums des avocats dans le monde :
- Union des Avocats Arabes
- Union Internationale des Avocats dont je suis membre individuel ayant siégé à son Conseil de Présidence durant 6 ans de 2012 à 2018
- La Conférence Internationale des Barreaux de tradition juridique commune dite CIB dont je suis membre de son conseil d’administration depuis 2013
ix Sur le plan politique : personnalité indépendante sans affiliation à un parti ou courant politique depuis 2003
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