Je m’attendais que l’opposition mauritanienne se félicite dans un premier temps du déroulement d’un procès équitable en appel de Mohamed M’khaitir qui faisait l’objet d’une détention provisoire pour crime apostasie dont la sanction est sévèrement punie par le code pénal mauritanien.
Aujourd’hui à ma grande surprise en jetant coup œil sur la presse mauritanienne, je me rends compte que cette opposition manifeste son mécontentement du verdict concernant l’arrêt de la cour d’appel de Nouadhibou.
Aujourd’hui est-il judicieux qu’une opposition manifeste si délibérément son mécontentement d’une décision de justice rendue au nom du peuple mauritanien ?
On peut énumérer dans ce passage sans ambages que l’opposition en agissant de la sorte, en exhibant un tel mécontentement relatif au verdict de cet arrêt de la cour d’appel de Nouadhibou, viole d’une manière la plus grave l’article 11 de la Constitution de la République Islamique de Mauritanie avec les projets d’amendements soumis au referendum du 25 juin 2005 qui précise que : «Les partis et groupements politiques concourent à la formation et à l’expression de la volonté politique. Ils se forment et exercent leurs activités librement sous la condition de respecter les principes démocratiques et de ne pas porter atteinte, par leur objet ou par leur action à la souveraineté nationale, à l’intégrité territoriale et à l’unité de la Nation et de la République. »
On y voit assez clairement que le rôle de l’opposition dans un premier temps c’est de plaider pour l’effectivité des droits fondamentaux de la personne humaine en Mauritanie à savoir le droit à la vie et non d’être contre une décision de justice de surcroit d’un sujet relatif à la peine de mort.
A cet effet, cette opposition doit-elle répondre à la question cruciale de savoir si les droits fondamentaux, surtout le droit à la vie, méritent-ils d’être sacrifiés ? Pour tout dire que le droit à un procès équitable constitue le critère principal d’un état de droit contenu essentiellement dans l’article 14 du pacte international relatif aux droits politiques du 16 décembre 1966 et à l’article 4 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples du 28 juin 1981 que la Mauritanie a largement ratifiés .
De surcroit, le droit à un procès équitable est un droit fondamental, puisqu’il n’est qu’un idéal de justice vraie respectueuse des droits de l’homme.
Dans une démocratie, le rôle de l’opposition, me semble- t- il, revient à être un contre pouvoir afin d’éviter que la majorité présidentielle ne porte atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles ? Et cette opposition constitue à juste titre une alternance politique pour l’existence éventuelle d’un pluraliste politique inhérent à la démocratie.
En somme, toutes tentatives d’apporter une réponse a ces lancinantes questions passent nécessairement par une introspection de nos mémoires et consciences respectives ;sur le point de savoir quelles explications nous réservons à la postérité qui s’interrogent sur le mérite que nous aurons eu à défendre coute que vaille et sans faillir, les valeurs et principes que d’autres générations ont bâtis au prix de tant de sueur et de sang.
Enfin somme, nous capables de porter un regard critique en termes de performance d’un projet cohérent de société à cette opposition Mauritanienne en perte de crédibilité vers un objectif meilleur ?
Dieng Harouna
Juriste-Pénaliste
Source : Rapide Info
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