On croyait l’acharnement gratuit de certains organes de presse du Mali contre notre pays révolu. Malheureusement, il parait que ce n’est pas le cas. Récemment, alors que les Chefs d’Etat du G5 Sahel viennent de clore à Bamako un Sommet ordinaire où d’importantes décisions ont été prises, on se précipite à sauter sur l’occasion pour poster un soi-disant écrit d’où se dégage l’odeur nauséabonde d’un défoulement sur les autres. Il s’agit de l’écrit intitulé « G5 Sahel : pourquoi le tabou mauritanien ». Et quand on sent que cela peut être insuffisant comme attaque, on convoque et reposte au même moment un article déjà publié en 2012, qui s’inscrit parfaitement dans le registre de la calomnie.
Pour revenir à l’écrit qui traite « le tabou mauritanien », l’auteur , Youssouf Diallo, s’est consacré, dans son premier paragraphe et une partie du deuxième, à un exposé succinct sur l’importance du G5 Sahel et les résultats appréciables du Sommet.
A ce niveau, il a raison : le G5 Sahel est une initiative géniale et constitue, sans aucun doute, la réponse la plus appropriée aux défis majeurs auxquels notre sous-région est confrontée. En effet, le Sahel est un creuset de défis : hier, les défis de la sécheresse, de la désertification, de l’enclavement, de l’austérité du milieu, de la précarité, de la marginalité/marginalisation, de la pauvreté, etc. ; aujourd’hui, c’est l’ensemble de ces défis réunis, auxquels s’est ajouté ce qu’on pourrait appeler ‘’le défi du siècle’’, le mal face auquel tous les maux s’amenuisent : il s’agit du défi du TERRORISME et de toutes les formes de trafic illicite dont il s’entoure pour son entretien.
Ce terrorisme qui s’est invité dans notre région sahélo-saharienne, sévit aussi dans pratiquement toutes les régions du monde : en Afrique (du Nord comme de l’Ouest …), au Moyen Orient, dans la Péninsule Arabique, en Asie, en Europe, aux Etats Unis d’Amérique, etc. Partout, c’est la mobilisation générale contre ce fléau planétaire : toutes les formes de coalitions des forces de frappe du monde entier (même celles qui, jusqu’hier, étaient inconcevables), se mettent en ordre de bataille pour y faire face. Les stratégies sécuritaires les plus ingénieuses se mettent en place pour éradiquer ou juguler ce Mal du siècle. Malgré cette mobilisation sans précédent et les moyens logistiques énormes dont disposent les puissances de ce monde, le terrorisme résiste encore et semble difficile à déloger. Alors, deux leçons s’imposent pour le cas de figure du Sahel :
- La conjugaison des efforts propres des Etats sahéliens est nécessaire pour faire face à un fléau déjà suffisamment bien implanté dans la zone et dangereusement à proximité d’autres foyers terroristes (Boko Haram et la Lybie) ;
- L’approche sécuritaire du phénomène terroriste, malgré son importance indéniable, demeure à elle seule insuffisante et doit être associée aux mesures économiques et à l’approche ‘’dialogale’’ pour ramener les égarés sur la voie de la normalité de la perception et de la conduite.
C’est fort de cette compréhension, très juste et pertinente du phénomène terroriste, que le G5 Sahel dans sa double dimension, de développement et de sécurité, a été mis en place en 2014. Cette structure dont la pertinence et l’opportunité sont unanimement saluées par les Sahéliens et les partenaires, a pris, lors de son dernier Sommet à Bamako, des décisions importantes pour l’avenir, non seulement sécuritaire mais aussi économique, des populations de cet espace. Jusqu’ici nous sommes d’accord.
En revanche, ce qui suivra cette première partie du texte relève tout simplement d’une volonté affichée de nuire à la Mauritanie et de calomnier un pays frère et voisin ; volonté de nuisance totalement incompréhensible et à laquelle nous ne pouvons trouver aucune justification, ni aucun motif.
Quand on écrit pour l’opinion publique (nationale, régionale ou internationale), il faut avoir le courage et la sincérité de lui exposer des faits, et rien que des faits ; ce qui serait quand même intéressant et digne d’un effort d’information. Ainsi, quand vous dites « terre d’accueil des terroristes », pouvez-vous au moins dire aux lecteurs qui sont ces terroristes ? (et nommément serait mieux) et à quel endroit précisément ils se trouvent sur le territoire mauritanien ? Si vous apportez cette précision, vous rendrez un grand service à la Mauritanie, au Mali et au monde entier. En attendant, nous n’avons connaissance de la présence, sur le territoire mauritanien, que de Maliens qui sont soit réfugiés à Mberra, soit responsables de mouvements lesquels, tout le monde le sait, se déplacent continuellement et sans aucun problème entre Bamako, Nouakchott, Niamey, Ouaga, Alger et au-delà. Je sais bien que vous ne faites pas allusion à vos frères maliens, mais j’aimerai bien que le défi que je vous lance ici vous pousse à écrire vos noms de personnes-terroristes et de localités où ils se trouvent cachés en Mauritanie, afin que ceux qui nient en bloc vos élucubrations- et j’en fais partie naturellement- baissent les yeux parce qu’on leur a jeté à la figure des réalités qu’ils ne peuvent pas regarder en face. Vous irez jusqu’à dire que « tous les grands groupes terroristes séjournent régulièrement sur le sol mauritanien sans être combattus ou dénoncés ». Encore une fois, en attendant d’être édifié par des noms et des lieux, il n’y a en ma connaissance, de groupes qui séjournent régulièrement dans notre pays, que ceux qui, quand ils ne sont pas en Mauritanie, sont ‘’régulièrement’’ (légalement) dans leurs pays respectifs.
Ensuite depuis quand, de par le monde, un site d’information ou une chaine de télévision privés, à travers lesquels un groupe terroriste annonce ou revendique ses attaques, peut-il être la preuve que le pays de nationalité des modérateurs ou responsables de ces organes d’information, est tout simplement « manifestement proche des milieux terroristes » ? Pauvre argumentaire et comble de la naïveté !
Autre ‘’raisonnement’’ de poids : notre fameux journaliste nous dit que c’est parce que la Mauritanie n’est plus actuellement attaquée, au moment où les autres pays du G5 Sahel le sont, « qu’il existe un pacte de non agression » entre elle et les terroristes, comme si la Mauritanie n’a jamais été attaquée ! Et quand la Mauritanie était régulièrement attaquée, avant la politique efficiente et devenue école de SE le Président AZIZ en la matière, pourquoi ne pas chercher plutôt la raison de cette heureuse victoire sur les forces du Mal dans les dispositions prises par le pays en matière de lutte et de prévention, et appeler à s’en inspirer dans le cadre d’un effort commun du G5 Sahel de prévention et de lutte ? Si on suit bien cet ‘’argumentaire’’ de poids, tout pays qui n’est aujourd’hui pas attaqué par les terroristes, doit ce privilège à ‘’un pacte de …etc …etc
Pour votre information et votre gouverne cher Mr, sachez que le Président AZIZ, en plus de répondre présent, illico et sans tourner la réflexion sept fois dans la tête, à tout appel de soutien fraternel et de secours qu’on lui adresse, hier comme aujourd’hui et demain, possède une compréhension stratégique et tactique du phénomène terroriste hors pair qui, avec l’intelligence remarquable dont il dispose, lui a permis récemment, dans la crise gambienne, d’anticiper la gravité de ce qui peut arriver si les armes avaient parlé entre les troupes de la CEDEAO et les partisans de Yaya Jammeh : une confusion totale et une situation de non Etat qui donnerait aux terroristes de toutes les contrées du monde l’occasion inespérée d’envahir le pays et le transformer en un nouveau foyer terroriste qui mettrait en cause l’existence même du Sénégal d’abord, en danger réel la Mauritanie voisine et installerait le Sahel tout entier entre quatre feux (Nord du Mali, Lybie, Bassin du Lac Tchad et A Dieu ne plaise ! la Gambie). Dans la précipitation, on peut commettre l’irréparable, et l’Histoire retiendra que c’est le Président AZIZ qui a pris la mesure d’une catastrophe imminente et agi en conséquence.
Sidi Ould MOHAMED
Source : Kibaru.ML
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(*) ‘’VIANDE DE COU : DENIEE ET POURTANT ON LA MANGE’’ est une traduction littérale d'un proverbe hassanya qui veut dire à peu près ceci : celui que l’on critique toujours sévèrement bien qu'il nous fournit généreusement tout ce qu'il posséde quand on en a besoin. (NDLR- mauriactu.info)
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