Le plus difficile est de faire évoluer des mentalités bien ancrées ; surtout quand elles deviennent par mauvaise habitude notre compagne inséparable, notre refuge, et surtout, notre caractère dominant confortablement installé dans notre subconscient comme sommeil de la raison.
Parmi ces mentalités anachroniques, il en est une de particulièrement pénalisante pour le progrès et le développement du pays ; celle qui fait que beaucoup de nos citoyens ne croient pas encore aux vertus du travail, à la nécessité impérieuse de s’y atteler à tous les niveaux ; une attitude qui hypothèque la potentialisation des grandes réalisations socio-économiques que connait la Mauritanie, et, par conséquent, l’allure de l’émergence du pays que nous appelons tous de notre vœu dans un monde où l’âpre concurrence est le maître-mot.
Pourtant, pour le succès et l’affirmation des nations, il n’y a pas d’autre alternative à l’effort individuel et collectif, à la participation active et effective de chaque citoyen dans l’œuvre de l’édification nationale, au bannissement de la mentalité de l’éternel assisté et à la notion désuète de «l’Etat vache laitière ».
Tel est l’enseignement majeur que nous tirons sans grand effort de sagacité des succès retentissants enregistrés par des pays moins nantis que nous et qui sont sortis de l’ornière du sous-développement, pour s’élever aujourd’hui sur le pavois des nations modernes, en étouffant les effluves des mentalités surannées, en brisant la résistance abyssale pour le travail et en faisant de cette vertu leur mantra, leur seul mot d’ordre qui vaille, leur seule passion pour leurs pays. Des pays qui se sont occupés, par le biais du travail et de l’effort continu, de leur avenir et non de leur gloire passée ; ils se sont employés rigoureusement à lui trouver une place dans le monde de demain plutôt que de tresser des couronnes de lauriers d’un passé révolu ; ils lui ont imprimé une conception actualisée, moderne, adaptée à l’air et au langage du temps ; ils ont substitué le rationalisme, le réalisme, l’unité et l’exploitation judicieuse de leurs potentialités aux discours grandiloquents et oiseux des gardiens du temple, à la vulgate idéologique et aux divisions intestines toujours délétères.
Comme ces peuples, nous devons par cet effort collectif et par la vertu du travail, nous frayer un chemin glorieux dans les méandres de l’avenir. Surtout que nous avons tous les ingrédients nécessaires à la réussite : une direction nationale animée par une volonté politique jamais égalée dans notre histoire , une plate-forme à fort potentiel de réalisations socio-économiques à travers tout le pays, un Etat développeur et démocratique avec l’égalité des conditions pour seul levier. Et qui le sera davantage par le travail et l’effort soutenu.
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