N’abdiquons pas !

Beaucoup de mouvements et de contradictions traversent mon esprit et mes projets ; beaucoup d’agitation dans les marchés du bétail et de l’habillement aussi.

La trajectoire des prix et celle de mes ambitions sont comme chien et chat. Mes soucis et contrariétés ne s’arrêtent pas là, en ce moment. Ils débordent largement le conflit interne entre mon pouvoir d’achat et les besoins de la famille, comme chez la majorité des retraités.

Outre les coûts financiers, difficilement supportables, de la célébration de la fête de l'Aïd el-Kebir, son rendez-vous est également imminent avec un intrus très méchant, comme elle aura lieu dans une semaine exactement. Y penser rajoute à mes craintes.

Comment se déroulera la rencontre prochaine de la fête avec le variant Delta du covid 19 ou avec une autre souche du virus ? Et quelles en seront les conséquences sanitaires à court et moyen termes ?

Je souhaite vraiment me tromper de pronostic. Mais tout indique jusqu’à présent que la pandémie risque de prendre un nouvel envol dangereux à cette occasion. Mes concitoyens ne semblent pas s’en soucier. Pourtant le rythme actuel des contaminations dans le pays, chez nos voisins et dans le monde devait nous alerter. Il n’en est rien. Hélas !

 Ce comportement collectif, d’insouciance, est-il réversible dans les sept jours à venir, ou même dans les semaines ou mois prochains ?

En principe, oui ; en réalité, difficilement.  

Entre les deux alternatives, les prudents devront apprendre à vivre en Mauritanie avec une épidémie qui frappe un pays malade d’inconscience. Ils ne doivent toutefois pas baisser de vigilance, et encore moins abdiquer et se taire. Bien au contraire !

 Durant les quelques jours qui nous séparent de la fête, comme après, continuons de crier et d’exiger : « Davantage de mesures barrières ! Davantage de vaccinations ! ».

Engageons un grand mouvement de mobilisation et de sensibilisation dans ce sens. Les autorités publiques doivent en être la locomotive principale. Comme elles avaient fait, en réponse à la première vague épidémique, il est impératif qu'elles entreprennent actuellement des campagnes de sensibilisation efficaces, et qu'elles n'hésitent pas à prendre les mesures contraignantes qui s’imposent.

C’est vrai cependant, que cette fois-ci les actions à mener sont appelées à s’inscrire dans la durée. Autrement dit : il faudra trouver le juste milieu qui permette de concilier la vie économique et social du pays avec les exigences et contraintes sanitaires.

El Boukhary Mohamed Mouemel  

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