Musique : Quand "azzay khal heybé" épouse Edith Piaf et Jaques Brel...

Tahra Hembara

Connue pour être une grande virtuose de l’ardine, l’artiste mauritanienne Tahra Hembara a aussi une très belle voix qui vous transporte loin, partout dans l’espace de la musique, dans la musique de son pays naturellement, mais aussi dans la musique du monde. 
Hier à Nouakchott, lors de la cérémonie de clôture de la semaine de la francophonie au CCM, elle a enflammé l’assistance en chantant d’abord un morceau de son propre repertoire, qui salue le retour des réfugiés dans toutes les langues du pays, puis en reprenant « Non, je ne regrette rien » d’Edith Piaff.
Puis, continuant son voyage musical qui ignore les frontières, elle nous amène sur une autre aire internationale, aux couleurs à la fois mauritanienne et belge. Elle le fait simplement comme si elle se livrait à un jeu d'enfant : disant les paroles en français sur les rythmes classiques d'ardine, comme si elle récitait un poème hassaniya en accompagnant de sa voix une mélodie et des sonorités douces du désert sahélo-saharien.
Son talent et son originalité lui permettent en effet de s’amuser à adapter « Ne me quitte pas » de Jaques Brel, à « lekhal », un mode traditionnel de la musique mauritanienne.

Vraiment insolite, ce mariage artistique entre ces deux graneds icones de la musique européenne avec la notre. C'est beau comment Tahra leur fait épouser ces couleurs de la musique nationale que l'on appelle : "azzay khal heybé".

 

El Boukhary Mohamed Mouemel

Nouakchott 23 mars 2015

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