Mauritanie : une opposition en miettes, et sans les sous de Bouamatou (extrait d'une revue internationale*)

De fait, l’opposition mauritanienne est en miettes. Sa politique de boycott systématique des scrutins l’a marginalisée. L’un de ses chefs historiques, Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), aura 75 ans en décembre et ne pourra plus être candidat à la magistrature suprême. L’ancien président Ely Ould Mohamed Vall, qui aurait pu fédérer autour de son nom, est mort début mai. Et on voit mal les partis d’opposition réunis au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) s’entendre sur un programme plus consistant que leur envie farouche de faire partir le chef de l’État ou sur le nom d’un candidat commun à la présidentielle. Encore moins au sein du « G8 », regroupement encore plus vaste au sein duquel coexistent des ennemis : l’IRA et les islamistes de Tawassoul.

Enfin, l’opposition ne peut plus compter sur la générosité de Bouamatou, dont les canaux de financement sont fermés depuis la mise sous surveillance de ses entreprises mauritaniennes. Or, comme l’explique un responsable de l’opposition: « Nous pouvons remporter Nouakchott et Nouadhibou sans argent, mais il en faut beaucoup pour gagner à l’intérieur, et nous n’en avons pas. »

* Alain Faujas, « Aziz en position de force », Jeune Afrique, N0 2965 • DU 5 AU 11 NOVEMBRE 2017, page : 74.

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