Qui est visé par Lo Gourmo quand ce dernier affirme que « la culture de la haine dessert d'abord toutes les composantes de notre peuple, en particulier les pauvres et les déshérités dont l'unité est la condition de tout changement progressiste sérieux dans le pays. »
Sa cible et sa méthode, il les a définies aussitôt après : « ceux qui veulent aider au changement doivent refuser de tomber dans le piège de la provocation et s'en tenir fermement aux principes élémentaires de l'action démocratique ».
A l’écouter, et l’actualité aidant, Biram Dah abeid est le premier nom qui vient à l’esprit de beaucoup de Mauritaniens. D’ailleurs, dans un long entretien avec un journaliste d’une radio privée mauritanienne, l’intellectuel et vice président de l’UFD, s’est désolidarisé de Biram en refusant d’utiliser le mot « apartheid » pour qualifier la Mauritanie.
Il faut dire que les deux hommes ne semblent pas avoir les mêmes motivations et encore moins les mêmes envergures, intellectuelle ou académique.
Ecrivain, universitaire et vice président d’un parti politique qui a un encrage historique affirmé dans les mouvements de la gauche mauritanienne, Lo Gourmo adhère à une vision politique profonde tournée vers le pays et cherche à convaincre ses concitoyens. Son parti, l’UFP (union des forces progressistes), est quelque part l’héritier idéologique du MND (Mouvement national démocratique), plus connu sous le nom des « Kadihines » qui dominèrent le combat politique de l’opposition durant les années « 70 ».
Par contre, Biram dont l’engagement souffre d’un grand déficit en matière de référentiels sérieux, académique comme idéologique, fait preuve d’un simplisme politique infantile. Et il cherche vainement à le dissimuler en affichant des attitudes offensives où se mêlent : arrogance, désinvolture, injures, racisme, communautarisme...
Ses stratagèmes : s’adresser principalement à quelques personnalités et lobbys étrangers, arabophobes et islamophobes, sur lesquels il mise en orientant ses armes et provocations contre la composante arabe de la Mauritanie et contre le caractère islamique du pays. Il faut reconnaître que jusqu’à présent il obtient quelques résultats qui dépassent largement ses espérances et calculs. Toutefois, rien n’assure la continuité de ses «beaux succès » politiques construits sur des bases fragiles.
Seulement, très opportuniste, Biram ne manquera pas d’issue de secours en empruntant, le cas échéant, d’autres voies tout aussi simplistes. N’est-il pas habitué aux virages et volte-faces politiques! Ses expériences et liens, sans cesse changeants, avec les régimes politiques depuis le président Maawiya jusqu’à présent, le confirment.
El Boukhary Mohamed Mouemel
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