Aucune grande ambition politique pour une nation ne peut se contenter d’un discours extrémiste dans sa forme, insignifiant et chétif dans sa portée, bâti sur des mots galvaudés, des slogans creux et des annonces tonitruantes sans commune mesure avec la réalité concrète. Notre opposition extrémiste fait aujourd’hui les frais de cette vision politique éculée et jusqu’au -boutiste tout le long de la décennie écoulée.
Elle a préféré la vindicte à la petite semaine, le refus obstiné du dialogue, les querelles carnassières où entrent en jeu les débats fumeux, la mauvaise foi, la haine, la passion et la distorsion des faits, à l’esprit qui doit dominer la vie démocratique moderne: le sens du possible, l’objectivité, la modération du langage, la tolérance ou, en d’autres termes, l’acceptation de l’autre, pour ce qu’il est, dans l’intérêt bien compris de la nation commune.
Elle a peiné, dix ans durant, à affirmer une réflexion politique de nature stratégique, ce qui ne pouvait que la conduire, comme un bateau ivre, sans gouvernail, sans projet mobilisateur, dans un déclinisme politique de plus en plus parlant.Et l’annonce historique du président Mohamed Ould Abdel Aziz de ne pas solliciter un nouveau mandat a définitivement fait voler en éclats ce qui restait de cette opposition extrémiste.
Les uns ont rejoint le candidat Ghazouany soutenu par l’ossature du peuple mauritanien : UPR, partis de la majorité présidentielle ; les autres, largement diminués par l’hémorragie de pans entiers vers le candidat de la majorité, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes ; enfin, certains sont apparus sous leur véritable visage en suscitant des candidatures particularistes à caractère ethniciste et micro-nationaliste.
Tel a été le cheminement logique de notre opposition extrémiste, car une stratégie politique bâtiesur un tissu d’erreurs , sur le déni des réalités, sur des campagnes indignes visant à flétrir l’image de marque du président de la république et à ternir celle de la Mauritanie, ne saurait perdurer en Mauritanie.
C’est la grande leçon politique de la décennie écoulée que nous sommes en train de vivre : l’effritement de notre opposition extrémiste par la conjonction de ses erreurs politiques infantiles et la dynamique des réalisations tangibles qu’a connues la Mauritanie au cours de cette période sous l’égide du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Docteur Abdallahi Ould Nem
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