Le Syndrome du Senat

S’il est un événement  qui a bouleversé la piètre scène politique d’un pays profondément laminé par la médiocrité de ses acteurs tant du point de vue des discours qu’au niveau de l’approche et de l’action, c’est bien ces jours-ci celui du « Non » des sénateurs aux changements constitutionnels résultant du dernier dialogue boycotté par l’opposition radicale.

Voila pour la petite histoire d’une affaire devenue un véritable syndrome - jamais connu de mémoire de mauritaniens - tant pour la majorité et le pouvoir qu’elle soutient que pour l’opposition peu façonnant dans la réplique inédite des sénateurs majoritairement issus de l’UPR, parti puissant de l’Etat.

Sans doute qu’en mettant tardivement un peu d’eau dans leur lait aigre, le front puissant de la majorité, qui ayant obtenu d’un trait de plume entière satisfaction à la chambre du parlement, s’est rendue à la dure réalité du refus cinglant des sénateurs à la haute chambre. Un Sénat dont il ne doutait guère de l’insignifiance et voulant même bannir du système bicaméral opulent de la République peu peuplé et littéralement pauvre. Mais cela était sans compter avec la fureur de vaincre le sentiment de disparaitre à la fois par sa propre et contre sa volonté ; Sentiment d’autant plus contradictoire qu’il s’est transformé en véritable syndrome qui va, au delà de la majorité blessée et de l’opposition fauchée, accentuer un marasme politique ambiant et faire des déboires dans son œil du cyclone.

Aujourd’hui plus qu’aucun moment passé, l’action politique pauvre en indicateurs de réussite sur un quelconque volet des grands défis jamais attaqués de front, semble véritablement prise au dépourvu par un syndrome impromptu et dont les effets perturbateurs et l’issue finale inconnue ne cessent de semer le trouble et le doute dans les esprits.

Les tergiversations de la majorité face à son déboire, et les balbutiements de l’opposition radicale face à une hésitante voire mesquine appropriation d’un cadeau empoisonné qui n’est même pas le sien sont autant de signes annonciateurs d’une nouvelle ère de bouleversement spectaculaire qui va et doit faire appel à l’émergence d’une troisième force politique ; Non pas celle qui nait d’une détresse, mais celle qui va être fortement motivée par l’impérieuse nécessité de divorcer avec les archaïsmes révolus mis à nus.

C’est cette troisième force qui doit faire cesser les connivences tribales et ethniques élaborées à tord sur le dos des citoyens qui, ne s’y voyant plus, s’y trouvent malgré eux toujours embourbés pour le compte d’une aristocratie à triple visage d’enrichissement illicite, de présence dans les sphères décisionnelles et de protection des ces archaïsmes protecteurs.

El Wely Sidi Heiba

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