La grandeur d’un peuple se mesure à sa capacité à regarder son histoire, à saluer la mémoire de ses illustres martyrs et se rappeler constamment le lien ombilical organique qui le lie à eux.
Mais cette présence des martyrs dans la mémoire collective des vivants reste incomplète et timorée si, seulement, elle se résumerait aux lamentations et à leur évocation occasionnelle, quelle que louable soit-elle par ailleurs, dans les manuels scolaires et au décours de manifestations passagères. Nos pensées sont pour eux les seuls chemins du jour. La marque indélébile d’une reconnaissance inaltérable. Eux qui nous ont appris l’amour de la patrie et le sens du sacrifice sublime pour sa gloire et sa grandeur, il est juste et digne de nous qu’ils soient pieusement accueillis dans notre mémoire collective.
Car, comme tous les grands évènements historiques, célébrer nos martyrs, ce n’est pas seulement en évoquer le souvenir, mais c’est surtout pérenniser leurs actes mémorables et méditer les valeurs et les principes qui ont motivé les grands sacrifices qu’ils ont consentis au service de la nation.
Comment peut-on alors mieux pérenniser, plus que dans le drapeau national, leur héroïsme, la puissance de leur souvenir, l’humble fierté de leur mémoire et le refus de leur oubli ? C’est toute la signification hautement symbolique des deux bandes rouges proposées dans le nouveau format du drapeau national soumis au référendum .
Un message évocateur aussi des valeurs et des principes qui ont guidé notre peuple dans sa lutte pour l’indépendance et qui restent une source d’inspiration intarissable dans la Mauritanie d’aujourd’hui . Surtout pour nos jeunes générations, qui ont tendance, à l’instar de la jeunesse du monde actuel, à habiter dans le virtuel, à vivre dans un présent permanent sans aucun lieu organique avec l’histoire du pays. Certes, aucun peuple ne peut vivre sur son passé, mais il ne peut vivre surtout pas sans son passé. Et c’est cette interaction organique entre le passé, le présent et le futur qui permet aux peuples d’ édifier les nations sur un socle durable, gage de leur solidité et de leur pérennité. Du passé, ils s’en inspirent pour s’armer et affronter sereinement les défis du temps présent et, partant, assurer leur avenir sous de meilleurs auspices.
C’est ce précieux legs de sacrifices, de nobles valeurs et de principes élevés au service de la patrie que nous nous devons de préserver jalousement comme la prunelle de nos yeux. Et la meilleure façon d’assurer cette « panthéonisation » de nos martyrs est de voter pour le nouveau drapeau national proposé au référendum du 15 juillet 2017.
Docteur AbdallahiOuld Nem
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