Dans un monde en mutation accélérée, les peuples ont tendance à vivre dans un présent permanent où la mémoire historique s’absente, elle qui assure l’interaction organique , toujours nécessaire , entre le passé, le présent et l’avenir ; elle qui pérennise les grands évènements dans la conscience collective des peuples. Or un peuple ne peut atteindre toute sa plénitude morale et civique si les grands évènements qui ont marqué son histoire ne sont pas commémorés. La date du 06 Aout 2008 constitue à cet égard une date mémorable qui ne saurait passée inaperçue.
En effet, le pays était chloroformé , anesthésié et bloqué dans l’indécision des choix et des responsabilités nationales non assumés. le présent suscitait beaucoup d’angoisses, l’avenir faisait peur , et le pays arpentait une pente savonneuse qui le menait inexorablement à l’abime. C’est dans ce contexte dramatique, qui rappelait à s’y méprendre les « situations extrêmes » évoquées par le philosophe Alain, que le mouvement du 06 Aout 2008 est venu sauver la Mauritanie de « la sortie de l’histoire » en retrouvant la voie du salut pour se renouveler, changer de système et de classe dirigeante.
Une voie nouvelle où s’affirme aujourd’hui et clairement une volonté nationale, où s’expriment une morale et une attitude d’esprit politiques qui ont permis l’émergence d’un Etat moderne.
Une volonté nationale pour que la Mauritanie tienne son rang , qu’elle ait une souveraineté qui ne peut être asservie, ni alignée, ni intégrée. Une volonté qui impose à tous les citoyens des institutions évolutives aptes à soutenir un Etat ferme et intransigeant, démocratique, responsable du bien public, égalitaire. Une volonté nationale qui a permis d’assurer une diplomatie rénovée et une défense dont la conception comme le commandement dépendent exclusivement de l’autorité nationale ; une défense au service de notre souveraineté et de la lutte implacable contre le terrorisme sous toutes ses formes.
Ce rang, cette souveraineté, ne sont pas seulement nécessaires pour la préservation et le soutien des intérêts mauritaniens dans un monde dont la compétition est la dure loi. Ils sont une condition de l’unité, donc du bonheur des Mauritaniens ; car ceux-ci, quel que soit l’importance qu’ils attachent aux préoccupations matérielles, sont tentés de se déchirer, comme tous les peuples, dès qu’ils ne sont pas unis par une grande idée de leur patrie.
Le mouvement du 06 Aout est venu aussi exprimer une morale politique, une façon de gouverner avec une idée claire du rôle dévolu à l’Etat et à la société. Une façon de gouverner qui refuse les conformismes et la prétendue fatalité, qui donne la priorité à des milliers de Mauritaniens, ferment de notre peuple, qui, plusieurs décennies durant, par le travail et le sacrifice, ont façonné l’histoire de la Mauritanie, sans avoir accès à la distribution horizontale des fruits de la croissance. Une façon de gouverner qui cadenasse la voie aux dérapages et à la gabegie, qui verrouille les réfractions des fruits de la croissance, et qui canalise en conséquence tous les moyens de l’Etat au service du développement économique, social et culturel du pays.
Mais comme tous les grands événements historiques qui ont déconstruit un ordre social inégalitaire bien ancré et opéré une véritable révolution copernicienne dans la gestion de la chose publique, cette nouvelle vision de la Mauritanie, autant elle suscite acclamation et soutien sans réserve de la part du principal bénéficiaire, le peuple mauritanien dans sa majorité écrasante, autant elle dérange les intérêts matériels particuliers et la posture jusqu’ici privilégiée d’une poignée de citoyens. Les premiers l’acclament et la défendent, les seconds la fustigent et la combattent. Et plus les retombées sur la majorité écrasante du peuple sont importantes comme aujourd’hui, plus la réaction de cette minorité désaxée devient un combat d’arrière-garde, de survie où tous les moyens même les plus perfides sont utilisés.
C’est pourquoi, nous assistons aujourd’hui à l’agitation frileuse de cette infime minorité composée de groupes bien connus pour qui une Mauritanie unie, égalitaire, démocratique, émancipée et souveraine n’a jamais été dans l’échelle de leurs priorités politiques. Une petite minorité pour qui la diffamation et le déni des réalités, la recherche effrénée du profit personnel sont leur façon malheureuse de penser, de réagir, de s’exprimer et de faire la politique. Une minorité en pleine convulsion aujourd’hui et dont le seul objectif politique se résume à la déstabilisation par tous les moyens du système savamment mis en place depuis 2008 : campagne médiatique extérieure et intérieure visant à flétrir le régime et écorner l’image du pays, financement des troubles intérieurs, incitation à la division ethnique, tentative de blocage de la dynamique publique engagée.
Mais toutes leurs tentatives de déstabilisation et de complot seront combattus sans ménagement, car dans une démocratie comme la nôtre, il faut absolument concilier les exigences qu’impose le droit réel des libertés individuelles et collectives avec la nécessité de sauvegarder l’autorité et la puissance de l’Etat. Elles resteront également vaines, parce que les Mauritaniens, pétris de bon sens et de culture politique, font la différence entre les discours creux et les réalisations irréfragables qui ont métamorphosé la Mauritanie et amélioré de manière substantielle leurs conditions de vie sous la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz . Et les grands accueils réservés au président de la république au cours de la campagne référendaire ainsi que le score sans appel obtenu au scrutin sont l’illustration la plus accomplie de l’attachement indéfectible du peuple mauritanien au système mis en place depuis la mémorable date du 06 Aout 2008.
Docteur AbdallahiOuld Nem
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