La Mauritanie est aujourd’hui entrée de plain-pied dans la troisième république malgré les prédictions des Cassandre et les entraves de certains opposants intérieurs et extérieurs. Une troisième république qui n’a pas été le fruit d’une décision fortuite. Elle n’a pas été non plus motivée par des calculs conjoncturels de politique politicienne ou de supputations éphémères. Elle est plutôt, en ces temps de mutation profonde du monde, une vision stratégique réaliste qu’impose l’accompagnement serein de la roue de l’Histoire par une grande nation comme la nôtre. Une vision pour parachever le modèle singulier de développement que nous nous sommes choisis et le renforcer par de nouvelles actions à même derelever les défis du monde d’aujourd’hui.
Nous devons continuer et renforcer notre stratégie fondée sur l’interaction organique entre le développement et la démocratie, un tandem dont les acquis sont aujourd’hui indéniables. Des acquis qui ont permis à la majorité écrasante du peuple mauritanien de sortir de la précarité indicible par le biais de la distribution horizontale des fruits de la croissance soutenue ; qui ont fait de la Mauritanie, dans un laps de temps court, un membre incontesté du cénacle des pays en voie d’émergence dans la sous-région. Un pays où on trouve aujourd’hui des infrastructures d’avant-garde, des services compétitifs dans les domaines de la santé, de l’énergie, de l’hydraulique, de l’éducation, et une économie diversifiée. Une nation qui s’est relevée des blessures profondes d’un passif humanitaire regrettable pour retrouver aujourd’hui la plénitude de sa vitalité culturelle. Une nation stable qui joue pleinement son rôle dicté par sa position géostratégique.
Nous devons continuer et renforcer davantage l’unité nationale, notre unité si chèrement acquise, la préserver jalousement des formes exclusivistes d’appartenance ethnique. Nous devons continuer à marcher sur les pas de nos martyrs, de nos héros nationaux, qui ont versé leur précieux sang pour nous léguer une nation unie dans sa diversité malgré tous les obstacles adverses. Ce précieux héritage avec lequel nul n’a le droit de prendre des libertés. Car cette unité est le préalable constant à toute œuvre de construction nationale. Et quelle que soit la doléance, celle-ci perd toute légitimité, doit être énergiquement combattue, sitôt qu’elle compromet, tant soit peu, le fondement de l’unité nationale, de notre identité nationale et de leurs valeurs fondamentales : unité et diversité.
Une troisième république où la jeunesse doit jouer davantage le rôle qui lui échoit comme principal moteur de l’Histoire, comme force de dynamisation de ce projet de société où elle se reconnait , où elle devrait s’impliqueravecénergie, bonne volonté et sacrifice. Une implication pour le changement de mentalités surannées incompatibles avec un Etat moderne ; une implication active et effective dans toute la sphère de l’état depuis les conseils régionaux jusqu'à l’assemblée nationale et le gouvernement.
Une troisième république où le peuple doit impérativement se départir de certaines mentalités anachroniques qui ne sont plus dans l’air du temps, qui ne nous empêchent de maximiser au mieux les potentialités offertes par les grandes réalisations obtenues. Nous devons savoir que le destin et la place d’un peuple se résument, en fin de compte, à des objectifs aussi simples mais déterminants dans la vie d’une nation : lutter contre l’ignorance, travailler, produire, consommer nos propres produits. Telle est la thérapie efficace et incontournable qui a permis à des états moins riches que nous de se hisser aujourd’hui au pinacle de leur essor socio-économique.
Une troisième république où l’homme public, à quelque niveau qu’il se situe, doit incarner un nouveau concept d’autorité, celui qui rapproche les citoyens de l’administration et fait de celle-ci le serviteur de ceux-là, et non le contraire. Un homme public qui doit rompre avec les usages râpés et certaines habitudes administratives hiératiques encore vivaces. Il doit être un exemple dans sa façon d’agir, accessible à tous, attentif aux demandes des citoyens, civil dans son comportement et dans ses réponses. Tel est l’exemple donné par le président Mohamed Ould Abdel Aziz lors de ses régulières visites de terrain où, basculant le protocole, il s’informe de visu sur l’état d’avancement des projets, sur les conditions socio-économiques réelles du peuple et les problèmes auxquels il est confronté, et sur l’état des prestations sociales qui lui sont fournies.
Une troisième république où la gloire et la souveraineté de la Mauritanie sont des dogmes sacrés ; où la patrie, comme principe suprême, doit inspirer toute notre action, doit se sentir partout. Le citoyen doit s’attacher à chacun des intérêts du pays comme aux siens propres ; se glorifier de sa nation, dans les succès qu’elle réalise ; contrecarrer énergiquement tout ce qui est peu ou prou susceptible d’écorner son image ou de toucher à sa souveraineté et à son unité.
Il est des actes, comme l’avènement d’une troisième république en Mauritanie, dont la charge symbolique est immense : le passé, le présent et l’avenir s’accordent harmonieusement au service d’une place encore plus importante de notre pays dans le monde d’aujourd’hui. Une décision éminemment exaltante. Et l’épithète n’est pas hyperbolique !
Docteur AbdallahiOuld Nem
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