La question palestinienne : Un universitaire mauritanien prend ses distances en se considérant « noir avant d’être musulman » (vidéo)

Question palestinienne : Un chercheur mauritanien prend ses distances en se considérant « noir avant d’être musulman » (vidéo)

Lors d’un débat sur la chaîne de télévision sénégalaise privée, 2sTV, au sujet de son livre « La rupture diplomatique Israélo mauritanienne et la sécurité internationale », le chercheur mauritanien Ardo Mamadou Dia, qui travaille comme universitaire au Canada, a mis en cause l’opportunité de la décision de son pays qui consiste à couper ses relations diplomatiques avec Israël en 2008. C’était en fevrier 2017, lors de l’émission Le Grand Rendez-vous.

Pour notre compatriote, la Mauritanie est la perdante dans cette rupture. Et il met en garde l’Afrique contre une telle option tout en soulignant les avantages que procure, d’après lui, l’établissement de liens de coopération avec Israël. Un Etat dont la création repose, toujours selon lui, sur des vérités « religieuses, historiques et territoriales » difficilement réfutables. Sauf pour l’animateur principal de l’émission ! Celui-ci paraissait beaucoup plus sceptique que son invité, s’agissant de la légitimité des arguments fondateurs de l’Etat sioniste. 

Outre ce point litigieux, Ardo M. Dia avait avancé une raison supplémentaire encore moins convaincante, en suggérant à l’Afrique d’observer une attitude distante par rapport à la question palestinienne. « Nous sommes noirs avant d’être musulmans », a-t-il déclaré.

Comme quoi, le conflit israélo palestinien se limitait à une question de religion ! Ce qui est évidement faux. Les réalités géopolitiques, multiples et diverses, qui sous-tendent les enjeux stratégiques mondiaux liés à ce problème complexe, réfutent ce genre de raisonnement, aussi simpliste que réducteur.

Puis, l’argument, indépendamment de son mobile, passe mal chez les musulmans quelles que soient par ailleurs leurs races !  Car dans l’islam, la foi prime sur tout le reste.

  En tout cas, sur le Continent noir où les confréries soufies dominent, il est très rare en effet de croiser des Africains qui mettent en avant leur couleur de peau en reléguant au second plan leur religion. Et il est étonnant qu’un chercheur de ce niveau, comme notre comptriote, commette l’imprudence de l’ignorer. Comme il est curieux que lui-même fasse de la couleur de sa peau l’élément fondateur de ses propres convictions et de sa foi.

El Boukhary Mohamed Mouemel

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